La mesure portant normalisation du sachet en plastique destiné aux denrées alimentaires entrera en vigueur aujourd'hui. Initiateur de cette nouvelle réglementation, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani, a choisi le marché Nelson, à Bab El Oued, pour en donner personnellement le coup d'envoi. Le choix du lieu n'est n'est pas fortuit, Bab El Oued étant connu comme un quartier commerçant. Prévue le 2 avril dernier, l'application de cette mesure, appelée règlement technique algérien (RTA), a été ajournée une seconde fois, le 2 juillet 2005, avant que le choix définitif de la date ne soit arrêté pour le 10 juillet 2005. Le ministère de tutelle avait temporisé afin de permettre aux producteurs, d'une part, de rénover leurs équipements, et de l'autre, d'écouler leurs stocks, selon les termes d'un protocole d'accord signé le 26 mars 2005. Outre le ministère de l'Environnement, l'accord implique l'Institut algérien de la normalisation (IANOR), le Centre national de toxicologie (CNT), le Centre algérien de la qualité (CAQUE) et l'Union du patronat algérien. Les producteurs s'engagent à ne plus produire et à éliminer de façon progressive et définitive le sac en plastique de couleur noire avant le 31 décembre 2005. Mais avant cela, à partir du 2 juillet dernier, les producteurs devront normaliser la fabrication de l'emballage des produits alimentaires en respectant, comme le définit le RTA, un marquage d'identification de leur produit, notamment le sigle et la mention d'alimentarité, l'adresse, le logo et la raison sociale. Plus de 600 fabricants sont versés dans la production du sachet en plastique, principalement de couleur noir, soit un million de tonnes/an. Dangereux pour la santé publique à cause du fort taux de toxicité qu'il recèle (présence de l'arsenic, notamment), ce type d'emballage, toute couleur confondue, ne sera pas pour autant interdit pour d'autres usages. « Il n'y a aucun problème si le sachet noir est utilisé dans la quincaillerie. Mais il n'est pas question qu'on y mette un produit alimentaire », met-on en garde auprès du département de Cherif Rahmani. D'aucuns estiment, cependant, que le sachet noir « a la peau dure », pour expliquer que les nombreux stocks, existants encore, ne seront pas épuisés de sitôt. « Le règlement prévoit un dispositif de dissuasion ferme et non plaisant. Les directions de l'environnement au niveau des wilayas sont chargées de l'application stricte de cette mesure, sans que la sensibilisation soit occultée », rassure un responsable du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.