Joachim Steinbach. Vice-président Lufthansa Afrique, Moyen-Orient, Europe du Sud-Est et Pakistan

« Nous ne vendons pas nos services à n'importe quel prix »

Lufthansa a repris ses dessertes sur Alger le 15 juillet dernier. Joachim Steinbach, vice-président Lufthansa Afrique, revient dans cette interview sur les raisons du retour de sa compagnie en Algérie, ses objectifs et sa stratégie.
Après une absence de 15 ans, votre compagnie est revenue, depuis le 15 juillet dernier, en Algérie. Elle assurera cinq vols Alger-Francfort par semaine. Vous avez quitté le pays en 1990 pour deux raisons : l'insécurité et la crise financière qu'a connue à l'époque Lufthansa. Qu'est-ce qui a motivé Lufthansa à reprendre maintenant ses dessertes sur Alger ?
D'abord, il y a le retour de la stabilité politique en Algérie : la situation sécuritaire s'est beaucoup améliorée. Vous savez bien qu'on ne pourra pas travailler dans des conditions d'insécurité. On ne pourra pas courir des risques. Ensuite, il y a le développement de l'industrie pétrolière et gazière. L'Algérie compte actuellement près de 30 compagnies pétrolières. C'est quand même intéressant. Le marché algérien devient, pour nous, important. Le pays affiche, ces dernières années, des signes de bonne santé économique et cela ne pouvait nous laisser indifférents. Il y a également une renaissance dans le secteur du tourisme. Nous avons l'occasion de rencontrer, hier (avant-hier ndlr), le ministre algérien du Tourisme qui nous a très bien expliqué les capacités de ce secteur. Si vous voulez, notre retour s'explique par deux raisons essentielles : la sécurité et le développement économique.
Lufthansa assurera, pour ce début, cinq vols par semaine sur Alger. Est-ce que vous comptez élargir par la suite vos services à d'autres aéroports du pays ? Avez-vous des projets de desservir d'autres pays africains en faisant des escales à Alger ? Pour le moment, notre objectif est d'affirmer notre présence sur le marché algérien. Nous comptons effectuer un bon commencement et ensuite nous verrons ce qu'on doit faire. En tout cas, pour les projets, je pense que tout dépendra des autorités algériennes. On va essayer de dialoguer. Maintenant, nous nous contentons de ces cinq vols. Nous allons étudier beaucoup plus le marché afin d'avoir une idée claire. Nous allons aussi discuter de cela avec Air Algérie.
Vous avez choisi d'effectuer tous les vols que vous avez programmés durant la nuit. Peut-on savoir pourquoi ? Quels seront vos clients potentiels ?
Nous avons opté pour les vols de nuit pour assurer une meilleure connexion pour nos clients. C'est pour assurer des départs directs pour les gens qui partent vers l'Ouest, le Canada et les Etats-Unis. Avec les vols de nuit, ils ne vont pas attendre beaucoup dans les aéroports. Ensuite, le nombre de voyageurs atteint son pic pendant les soirées. Quant à nos clients, ils sont notamment des hommes d'affaires et les gens qui travaillent dans les compagnies pétrolières. Il y a beaucoup d'Algériens qui vivent au Canada et dans d'autres pays du monde.
Il y a une concurrence entre plusieurs compagnies étrangères sur le marché algérien. Vous n'êtes pas sans savoir que la guerre des prix est un moyen qu'utilise chaque compagnie pour gagner de nombreux clients. Quels sont les tarifs que vous proposez ? Comment comptez-vous s'imposer sur le marché national ?
Nous comptons vraiment nous imposer sur le marché algérien. Pour cela, nous avons une stratégie et une gamme importante de produits que nous proposerons à nos clients. Pour les tarifs, nous avons pour la rentrée et la période estivale des prix spéciaux. Ces tarifs seront appliqués jusqu'à octobre prochain. Mais nous avons plusieurs tarifs selon les conditions. En outre, nos clients pourront réserver leurs billets même à 24 heures du départ de l'avion. Nous avons des prix compétitifs, mais nous ne vendons pas nos services gratuitement. Nous sommes une compagnie leader dans le domaine du transport aérien et nous proposons des services intéressants.