A la reconquête du marchéAnnoncé il y a deux mois, la compagnie aérienne allemande, Lufthansa, a repris ses dessertes sur Alger le 15 juillet dernier. Absente du ciel algérien depuis 1990, Lufthansa revient avec cinq vols Francfort-Alger par semaine. Le Boeing 737 de l'entreprise effectue des voyages en aller-retour les samedi, lundi, mercredi, jeudi et vendredi. Ainsi, l'avion décollera de Francfort à 22h50 pour atterrir à l'aéroport Houari Boumediene à 1h10. Il quittera la capitale le même jour à 2h15 pour arriver à l'aérodrome de Francfort à 6h00. Après de longues années d'absence, due à la dégradation de la situation sécuritaire en Algérie, les responsables de Lufthansa semblent déterminés à rattraper le temps perdu et à reconquérir une part du marché. Un marché qui, selon Joachim Steinbach, vice-président de Lufthansa Afrique, Moyen-Orient, Europe du Sud-Est et Pakistan, devient plus attractif et plus important. « Nous sommes convaincus de pouvoir offrir une vaste gamme de produits qui seront particulièrement appréciés par le marché algérien et nous espérons pouvoir améliorer nos relations commerciales et personnelles en Algérie », a déclaré Joachim Steinbach, lors d'une conférence de presse animée hier, à l'hôtel Sheraton, à Alger. Une étude du marché national a été faite par les services de Lufthansa avant de prendre la décision de revenir en Algérie. Un marché qu'elle a quitté, faut-il le souligner, à cause, outre les conditions sécuritaires, la crise financière qu'a connue la compagnie en 1990. Une situation qu'elle a pu résoudre en 1997. Le développement de l'industrie pétrolière et gazière du pays est le facteur le plus important qui a motivé le retour de Lufthansa. C'est ce qu'a affirmé Joachim Steinbach. « L'Algérie est un pays très intéressant pour nous de par son industrie pétrolière. Il affiche des indices de développement économique de plus en plus importants », a-t-il indiqué. Mais ce n'est pas là la seule raison. Selon Herbert Reichele, directeur général de Lufthansa pour l'Afrique du Nord, les « avancées » enregistrées au niveau des secteurs du tourisme et de l'industrie sont également à l'origine de l'intérêt accordé par la société allemande à l'Algérie. S'agissant des tarifs qu'appliquera la compagnie, Herbert Reichele dira que plusieurs prix sont arrêtés, selon les conditions, avant d'annoncer un chiffre : « Le voyage aller-retour entre Alger et Francfort coûtera 44 000 DA. » Mais afin de concurrencer les compagnies étrangères, déjà en service en Algérie, Lufthansa, précise le même orateur, compte beaucoup sur les services proposés à ses clients. « Grâce à notre offre de vols à destination d'Alger, nos passagers vivant en Afrique du Nord pourront désormais bénéficier d'un plus grand choix de vols et, par conséquent, de meilleures liaisons. Ils pourront voyager sans heurts », a ajouté Herbert Reichele. Pour le moment, la compagnie allemande vise uniquement le maintien sur le marché national et n'envisage pas d'augmenter le volume de ses dessertes ni de desservir d'autres aéroports du pays. « Cela dépend des négociations avec les autorités algériennes », a lancé Herbert Reichele. Pour assurer ses services en Algérie, Lufthansa, selon ce dernier, comptera sur la main-d'œuvre algérienne qui sera assistée par un à deux techniciens expatriés. « Nous comptons beaucoup plus sur la main-d'œuvre locale qui connaît très bien le marché », a-t-il précisé. Concernant les perspectives de partenariat avec la compagnie nationale Air Algérie et d'autres entreprises étrangères, le même responsable n'écartera pas cette éventualité. Toutefois, a-t-il expliqué, tout dépendra également du dialogue avec les dirigeants d'Air Algérie. Il est à rappeler que Lufthansa a fêté, le 1er avril dernier, son 50e anniversaire. La compagnie a réalisé, durant le premier trimestre 2005, un chiffre d'affaires de 3,9 milliards d'euros, soit une performance identique à celle de l'année précédente.