L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Health Action International, réseau international composé de plus de 180 associations de santé, de développement et de défense du public travaillant à promouvoir l'usage rationnel et l'éthique du médicament, ont tenu du 6 au 9 juillet à Rabat un atelier postenquête sur les prix des médicaments dans les pays en voie de développement. Une délégation algérienne a assisté à cet événement. Selon les résultats de l'enquête de l'Algérie réalisée conjointement par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), la CNAS et les mutuelles, il a été démontré que « les prix des produits sont moins élevés dans l'ensemble par rapport aux autres pays et les prix des médicaments moins chers par rapport aux autres pays participants (comparaison des produits communs) ». Il a été constaté également une disponibilité des médicaments plus importante et plus variée dans le secteur privé et dans les pharmacies privés que les Endimed (étatique). Les prix de référence proposés par l'OMS pour cette étude sont les prix Management Sciences for Health (MSH) qui a pour but d'accroître l'efficacité et la viabilité des services de santé en améliorant les systèmes de gestion, en facilitant l'accès aux services et en influençant les politiques publiques. Ce sont des prix d'achat de grossistes à but non lucratif actualisés régulièrement. Les anticancéreux et les produits destinés aux greffés sont les produits les plus coûteux qu'achète l'Algérie. Les importations des produits pharmaceutiques prennent une telle ampleur qu'elles rendent vital un développement approprié de la production nationale et de la recherche. Le système de santé est bousculé et confronté à l'impérieuse nécessité de s'adapter aux nouveaux besoins et au nouveau contexte économique. Le marché algérien du médicament, estimé à 600 millions de dollars, représentait pour l'Etat une lourde facture. Le calcul des prix comporte généralement les coûts de la production, de la découverte, de la recherche et du développement ainsi que de la distribution et de la fourniture. Un système efficace d'approvisionnement permettra, selon les experts, à la Pharmacie centrale des hôpitaux de réaliser des économies substantielles, notamment si elle dispose des informations nécessaires sur le marché et d'un système d'assurance de la qualité. En général, la PCH se procure non seulement les produits pharmaceutiques et les vaccins, mais aussi le consommable (instrumentation médicochirurgical). L'enquête a démontré aussi que « pour une même molécule, le générique est financièrement plus accessible au patient ».