Dans le cadre de son programme d'été concernant les soirées musicales, Le Casif de Sidi Fredj a accueilli, lundi dernier, le groupe Chafik Khelifati et les chanteurs, Mohamed Lamine et cheb Hassan. Durant une vingtaine de minutes, le groupe Khelifati a interprété en instrumental quelques compositions de son répertoire à l'exemple d'Alger la blanche et de Nechoua. Avec une dextérité des plus émérites, les musiciens ont su mêler avec harmonie les sons du luth, de la guitare sèche et du violon. Des virtuoses qui savent donner une âme aux instruments. Malheureusement, le public était indifférent en majorité à la production du groupe. Même la présentatrice s'était empressée de les remercier pour ensuite annoncer l'entrée de Mohamed Lamine, à la joie du public las du génie du groupe Khelifati. Adepte de la chanson alimentaro-sentimentale, Mohamed Lamine a éperonné ses fans venus pour faire la fête. Quelques-uns, pour reprendre le souffle, savourent quelques minutes de repos avec un joint. Dans ces volutes de kif qui s'effilochent dans l'air, la transe continue même au rythme de sons qui incitent à dormir. A voir cette atmosphère, l'assistance dans sa majeure partie est prête à vibrer, même aux chants des thèmes ou à la voix de chouettes. Suit le chanteur raï cheb Hassan, au bonheur des adolescents, qui envahissent en la circonstance l'hémicycle. Certains se permettent même de monter sur scène pour interrompre le chanteur, afin de prendre une photo avec lui ou de le congratuler. Ce qui a poussé les agents de sécurité à intervenir à maintes reprises pour permettre au chanteur de se produire plus ou moins à l'aise. C'est ce qu'on appelle la promotion de la culture dans une ambiance « narcotiquement » envoûtante. Au bonheur des fêtards.