Les chanteurs Mourad Djaâfri et cheb Anouar ont animé, vendredi dernier, au théâtre le Casif à Sidi Fredj une soirée musicale. Une soirée qui n'a pas attiré grand monde. En effet, la moitié des gradins était vide. Programmée en la circonstance, la chanteuse Nadia Benyoucef ne s'est pas produite. Le gala a été entamé par Mourad Djaâfri. Il a interprété un quinzaine de chansonnettes chaâbi au bonheur de l'assistance qui ne demande que ce genre de chants rythmés pour se mettre en transe. Comme s'il s'agissait d'une corvée ou d'une formalité à remplir, les chansons sont enchaînées à un rythme qui fait qu'il est difficile de savoir où se termine une chanson et où débute une autre. Suit l'animateur et initiateur de voix à l'ENTV, Bessam, qui a ressassé pour la énième fois de vieux ghows à l'exemple de ce speaker qui a couvert le match Algérie-Allemagne lors de la Coupe du monde de 1982 ou les impressions de l'ex-entraîneur des Verts sur la prestation de ses poulains. Bien sûr, la majorité du public a bien apprécié ce genre de mauvaise comédie. Il s'en est esclaffé. Le comédien laisse place à chab Anouar. Comme Djaâfri, il interprète souvent, sans marquer de pause entre une chanson et une autre, des romances du genre Adieu ma chérie, Elle m'a quitté je souffre, Elle m'a quitté mon cœur est cautérisé, Elle dit qu'elle m'aime. Interprétées dans cet espèce de mauvais pidgin franco-arabe ou arabo-français (difficile de le savoir), ces chansons donnent aux sentiments une dimension misérabiliste. A les entendre, on a l'impression qu'il est idiot d'aimer ou de se faire aimer. Evidemment, le public a dansé. Il est satisfait. Tant mieux pour ces artistes.