Déjà confronté à un retard considérable, le projet d'alimentation en eau potable du littoral ouest est, depuis une semaine, paralysé par une grève observée par les travailleurs de l'entreprise privée Kougc en charge des travaux de pose des canalisations et de réalisation des ouvrages hydrauliques. Celle-ci, dont la direction générale est implantée à Hydra (Alger), a déjà connu, ces derniers temps, des mouvements similaires en raison de problèmes financiers. Au nombre de 300, les grévistes ont organisé hier un sit-in devant le siège de leur employeur à Sidi Akkacha, au sud de Ténès, pour exiger le paiement de leurs salaires des trois derniers mois. « Devant les promesses non tenues, le premier responsable de l'entreprise a préféré s'enfuir et laisser les travailleurs livrés à eux-mêmes, sans aucune ressource. Cela a trop duré et nous ignorons les causes des retards successifs dans le versement des salaires. Pourtant, nous nous sommes sacrifiés pour ce projet en travaillant même les week-ends et les jours fériés », nous a indiqué un chef de chantier, entouré de ses collègues. Le directeur et son adjoint étaient effectivement introuvables au siège de Kougc. En leur absence, les responsables présents se sont abstenus de toute déclaration à la presse. On saura tout de même que l'entreprise est en butte à de sérieuses difficultés financières qui l'empêcheraient d'honorer ses engagements aussi bien vis-à-vis de ses travailleurs et sous-traitants que de ses partenaires habituels. Le chef du projet, M. Benbouabdellah, représentant l'Agence nationale des barrages, dont le siège est mitoyen de celui de Kougc, affirme, pour sa part, que son organisme a procédé récemment au règlement de deux situations de travaux de ladite entreprise. Il estime que le projet tire à sa fin et sera achevé vers la fin de ce mois après avoir connu « un retard de quelques mois dû à la présence d'un sol rocheux sur le tracé du couloir Ténès-Sidi Abderrahmane-El Guelta, sur une largeur de 55 km ». C'est la seconde phase de l'opération d'alimentation en eau potable du littoral et du nord de la wilaya à partir du barrage de Sidi Yacoub, situé au sud-ouest de Chlef. La première tranche, rappelons-le, s'est achevée en avril dernier et a touché six localités situées sur l'axe Chlef-Ténès. Les quantités d'eau transférées à ce jour s'élèvent à plus de 800 000 m3, dont 266 198 m3 pour la ville côtière de Ténès. Néanmoins, ce qui préoccupe le plus les responsables de l'ANB, c'est la baisse du niveau de cet ouvrage hydraulique, qui ne dépasse guère les 20 millions de mètres cubes sur une capacité globale de 280 millions de mètres cubes.