Le Syndicat national Sonatrach (SNS), affilié à l'UGTA, s'érige contre « la décision de la direction de l'entreprise de mettre provisoirement au profit de l'association sportive Mouloudia les terrains de tennis, les bâtiments et le jardin d'enfants du site Gadouche à Alger ». Outre une atteinte au patrimoine des œuvres sociales de Sonatrach, cette décision constitue un non-respect et un mépris affiché envers les prérogatives du SNS, lit-on dans un compte rendu d'une réunion dudit syndicat tenue il y a quelques jours à Alger à l'effet de se prononcer sur la décision D 459/DG de juillet dernier portant affectation des infrastructures sportives et socioculturelles précitées au Mouloudia. Les membres du secrétariat du SNS et ceux du conseil du syndicat relevant des unités de la région d'Alger ainsi que les secrétaires généraux de huit sections présents à cette réunion considèrent : « Cette décision constitue une atteinte grave et sans précédent aux dispositions légales et conventionnelles régissant les relations sociales dans l'entreprise en ce sens que le partenaire social n'a été ni informé ni consulté. » Les syndicalistes s'interrogent sur « les motivations réelles de l'entreprise à vouloir mettre à la disposition d'un tiers un bien social ». Cette décision, dont l'objet et l'enjeu ont trait à des acquis sociaux que les travailleurs sont en train de perdre progressivement, a été prise sans tenir compte des incidences socioprofessionnelles qui en découleraient, fait remarquer le syndicat. Il évoque notamment : « La liquidation d'un jardin d'enfants, l'annulation de 19 postes de travail, la privation de 80 enfants de travailleurs des prestations du jardin... » Le Syndicat national Sonatrach dit regretter la cession du site Gadouche qui « de par sa situation, la proximité du siège de l'entreprise et du siège de production et de par les commodités qu'il offre, est irremplaçable ». « Priver les femmes travailleuses de tels atouts contredit fortement l'intérêt que porte Sonatrach à la promotion de l'emploi féminin », rapporte le même document. Le SNS rappelle « la perte d'un site situé à Boumerdès et qui a servi de centre de formation au profit des enfants des travailleurs de Sonatrach. Ce qui a eu pour conséquence l'interruption du processus de formation pour quelque 300 élèves sans aucune autre alternative ». Le syndicat « regrette également la privation des travailleurs de l'entreprise, du secteur des hydrocarbures en général, des services du Club des pétroliers de Boumerdès, réalisé à des fins socioculturelles, mais qui demeure inexplicablement fermé, pourtant opérationnel depuis plusieurs mois ». Dans le même ordre d'idées, le SNS dit appréhender « la persistance d'informations faisant état d'un projet de réalisation sur le site El Djazira ‘'club Mellouk'' » qu'il craint aussi de perdre. Tout cela le mène à conclure que « l'entreprise se livre de plus en plus à une politique opaque en matière sociale visant une réorientation de l'investissement social en occultant totalement le partenaire et les intérêts qu'il représente » et que « ces pratiques tendent non seulement à asseoir une politique de classes, mais aussi à soumettre une activité socioculturelle non lucrative à des règles de commercialité ne pouvant servir qu'une élite sociale en gestation ainsi qu'une certaine clientèle qui gravite autour de l'entreprise ». Par conséquent, les membres du SNS présents à la réunion « demandent à la direction générale de surseoir aux décisions portant atteinte aux prérogatives du syndicat » et « font appel aux bonnes volontés afin d'intervenir en urgence pour ramener les œuvres sociales à leur véritable signification ». « Convaincus que tout développement ne peut se réaliser qu'à travers le dialogue et la concertation », les syndicalistes menacent toutefois qu'« en cas de persistance de ces agressions, (ils) seront contraints d'user de tous les moyens légaux pour préserver les acquis sociaux des travailleurs et faire respecter les prérogatives du SNS ».