La décision de la direction de Sonatrach de “mettre à la disposition provisoire du Mouloudia d'Alger” plusieurs infrastructures socioculturelles situées à Hydra, a provoqué la colère du secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Lamouri. “Les biens sociaux des travailleurs en danger”, c'est le titre donné à la déclaration du conseil national de Sonatrach à l'issue de sa réunion, tenue avant-hier à Alger, au cours de laquelle il tenait à dénoncer les attaques répétées de la direction générale contre ce qu'il considère comme les “biens des travailleurs et leurs familles”. Le conseil national du syndicat national, élargi aux sections syndicales de Sonatrach d'Alger et Boumerdès, révèlent que plusieurs infrastructures — gérées jusqu'ici par les œuvres sociales — risquent de subir le même sort que celles de Hydra qui viennent d'être “mises à la disposition du Mouloudia d'Alger dans des circonstances jugées opaques et pour des fins inavouées”, précise la déclaration. Le site El Djazira, appelé "Club Mellouk" de Tamentfoust, et "Le Club des pétroliers", situé à Boumerdès, sont cités parmi les infrastructures convoitées pour être transformées en “clubs à caractère commercial” qui vont servir une élite sociale en gestation ainsi qu'une certaine clientèle qui gravite autour de l'entreprise. Les syndicalistes s'interrogent, par ailleurs, sur la perte inexpliquée d'un autre site à Boumerdès ayant servi, durant plusieurs années, comme centre de formation au profit des enfants des travailleurs de l'entreprise. Les syndicalistes ne vont pas avec le dos de la cuillère pour accuser les dirigeants de l'entreprise de “se livrer de plus en plus à une politique opaque en matière sociale visant une réorientation de l'investissement social”. La déclaration ajoute que l'épanouissement socioculturel des travailleurs et de leurs ayants droit ne semble pas être une préoccupation pour les décideurs de Sonatrach qui continuent à “dépouiller” les œuvres sociales de Sonatrach sans tenir compte de l'avis du partenaire social. La déclaration qualifie ces décisions “d'actes graves dans les annales de l'entreprise qu'aucun manager antérieur n'a eu à prendre” et menace qu'en cas de persistance de ces agressions, le syndicat national de Sonatrach “usera de tous les moyens légaux pour préserver les acquis sociaux des travailleurs et faire respecter les prérogatives du partenaire social”. Pour rappel, la direction de Sonatrach a décidé, la semaine dernière, de “mettre à la disposition provisoire du Mouloudia d'Alger” plusieurs infrastructures socioculturelles à Hydra, appelées communément “Club Gadouche”. Cela a provoqué la colère du secrétaire général du syndicat d'entreprise de Sonatrach, M. Lamouri, qui a fait part de son indignation au sujet de cette décision qui, selon lui, met en péril plusieurs postes d'emploi et privera plus de 80 enfants des prestations du jardin d'enfants situé sur ce site, lequel sera transformé, selon nos sources, en une piscine de haut niveau. La sortie du conseil national de l'entreprise intervient à un moment où, sur d'autres chapitres, plusieurs décisions sont prises par les dirigeants de Sonatrach, presque dans les mêmes circonstances, et concernent la filialisation de plusieurs divisions comme l'IAP, CRD, CPE, UCV… Des décisions qualifiées par les syndicalistes d'Arzew et de Boumerdès de “mesures de démantèlement du secteur à des fins de bradage”. M. T.