Les bénéficiaires des 47 logements de type social participatif (LSP), sis à Hussein Dey, ont tenu, hier, un sit-in devant la wilaya d'Alger, en scandant qu'ils allaient encore se « battre » pour recouvrer ce qu'ils qualifient de droit « indiscutable ». Ces familles, rappelle-t-on, dénoncent les autorités locales de les avoir « spoliées » de leur logement alors qu'une liste, portant leurs noms, a été dûment arrêtée et signée conjointement par l'APC et la wilaya déléguée de Husein Dey. Le projet LSP, aujourd'hui concrétisé à 100%, qui a consisté en la réalisation d'une cité dite des « 47 Kaddour Rahim » à Hussein Dey, n'est toujours pas livré. Les institutions locales, se rejetant la balle, n'arrivent pas à s'entendre sur le devenir de ce site, ce qui amène les protestataires à se demander si l'une ou l'autre partie ne serait pas intéressée à attribuer cette « belle cité » à d'autres personnes. « Il y a convoitise, nous en sommes certains, sinon pourquoi nous refuser un bien qui aurait dû nous être livré il y a bien longtemps », s'écrie le représentant des acquéreurs, Mohamed Zouaoui. Ceux-ci ont attendu plusieurs heures dans l'espoir d'être reçus par un responsable de la wilaya d'Alger. Le cabinet de Abdelmalek Nourani a finalement daigné envoyer aux protestataires un « émissaire ». Celui-ci leur signifia que la wilaya d'Alger n'a rien à voir avec cette affaire et qu'il fallait se rapprocher de la wilaya déléguée de Hussein Dey. « Nous considérons cela comme étant un point positif. La wilaya d'Alger vient de nous confirmer que seul le wali délégué est à même de nous rétablir dans nos droits », relève Mohamed Zouaoui. Plusieurs sit-in, tenus d'une manière régulière devant l'APC, d'une part, et la wilaya déléguée de Husein Dey, d'autre part, n'ont apporté aucun résultat, tiennent à rappeler ces 47 familles. « Le wali délégué a toujours refusé de nous recevoir en dépit de nos incessantes demandes d'audience. Mais nous continuons toujours à en faire la demande tous les dimanches et les mercredis, jours de réception », ajoutent nos interlocuteurs. Ceux-ci nous feront savoir que parmi les bénéficiaires figurent des enfants de chouhada et des moudjahids à l'image de Mme Aguemoune, criblée de balles lors de la Révolution et qui perdu dix de ses proches, tous tués par l'armée française. « Qu'allons-nous devenir si les plus hautes autorités ne réagissent pas ? N'avons-nous pas le droit à un toit ? », s'interroge un cadre, né à Hussein Dey et père de 5 enfants, se disant « pensionnaire » chez ses parents. Il faut rappeler que lors d'un rassemblement organisé par ces familles le 1er juillet dernier devant l'APC de Hussein Dey, un citoyen, dépité par le « mépris » affiché par l'administration locale, a failli attenter à sa vie en voulant se suicider. Il a eu la vie sauve grâce à l'intervention de ses amis mais aussi du maire, M. Kaced. Un autre « bénéficiaire », pris d'un malaise cardiaque a été conduit au CHU de Hussein Dey. Une conséquence de cette « hogra » qui n'en finit pas, nous dira Mohamed Zouaoui. Celui-ci nous signalera que le chef de cabinet du wali délégué d'Hussein Dey, M. Boulahdjel, a réitéré, lors d'une « brève » rencontre avec le comité des « 47 », la semaine passée, l'« indisponibilité de son institution » à trouver une solution à ce problème. « Allez chez le maire, c'est à lui de gérer cette affaire », a-t-il signifié aux protestataires. Il convient de souligner que nos tentatives de joindre le P/APC, afin de recueillir sa version des faits, sont restées vaines. Celui-ci, pour rappel (lire notre édition du 3 juillet 2004), avait déclaré, en recevant une délégation de « bénéficiaires » que la décision de régler ce problème n'émanait pas de ses services. Il fallait par conséquent se rapprocher à « un niveau plus haut ».