L'affaire des 39 Logements sociaux-participatifs (LSP) sis à la cité d'El Khroub, dans la commune de Bachedjerah refait surface et se précipite sur le devant de la scène publique. Des bénéficiaires parmi les 19 exclus de la nouvelle liste de logements, ayant pris attache avec notre rédaction, viennent d'interpeller le wali d'Alger, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales afin d'intervenir et de mettre fin à ce qu'ils considèrent comme « un abus d'autorité suivi d'une injustice flagrante » : « Nous avons entamé une procédure en justice afin de recouvrir nos droits bafoués, car nous nous estimons lésés, par la décision de l'APC de nous exclure de la liste des bénéficiaires des 39 logements d'El Khroub », précisent nos interlocuteurs. Ils ajoutent qu'il est inconcevable que les bénéficiaires reçoivent leur ordre de versement et « se précipitent aux guichets de l'OPGI », alors qu'une « action en justice à l'encontre de l'APC est pendante devant la chambre administrative près du tribunal d'Alger », « L'affaire est actuellement entre les mains de la justice et nous trouvons illogique et irresponsable que les logements en question soient attribués aux nouveaux bénéficiaires », attestent-ils. Cette information est confirmée par l'avocat des plaignants. Me Saâdi précise que l'APC de Bachedjerah est « poursuivie en justice » pour avoir refusé de délivrer des ordres de versement aux « exclus » de la liste. L'APC, poursuit-il, n'a pas annulé les décisions d'attribution de logements. « Il y a actuellement double décision d'attribution de logements en parallèle au niveau du site des 39 logements », dira l'avocat, tout en assurant que la justice ne s'est pas prononcée sur cette affaire « pour le moment ». Par ailleurs, les écartés de la liste ont affirmé qu'ils ont été poursuivis en justice, jugés et innocentés en juin 2004, suite à une plainte déposée par l'OPGI d'Hussein Dey et dans laquelle ils ont été accusés d'« occupation illégale de biens immobiliers ». Les citoyens avaient, pour rappel, squatté ces logements en 2003. Ils ont dû les évacuer suite à l'intervention des forces de l'ordre. « Nous avons été innocentés par notre justice, parce que nous sommes dans nos droits absolus. Nous avons obtenu des décisions d'attribution de logements en bonne et due forme, et la liste des 39 logements LSP a été visée par le wali délégué de la circonscription administrative d'El Harrach », attestent-ils. Pour eux, la nouvelle équipe au sein de l'APC a procédé à des changements dans la liste afin de « favoriser certaines personnes qui sont des parents ou des proches de l'exécutif communal ». « Vous n'avez qu'à consulter la nouvelle liste, il y a le nom du père du maire et un responsable d'un comité de soutien au maire qui a été remercié pour ses loyaux services », précisent-ils. Contacté, Noureddine Messkher, P/APC de Bachedjerah attestera que la révision de l'ancienne liste a été faite par une commission Ad hoc sur la base d'une enquête prouvant que les éléments évincés ont soit, déjà bénéficié de logements, soit possédant d'autres biens immobiliers ou ne figurent carrément pas sur son territoire de compétence en ayant ailleurs des doubles, voire des triples attributions. Le maire ajoute que la liste a été révisée dans la transparence la plus totale. Il confirmera l'information, selon laquelle les nouveaux détenteurs de décisions d'attribution viennent de recevoir leur ordre de versement. Il dira que ces derniers devront s'acquitter de leur quote-part évalué entre 40 et 50% du prix global du logement en semi-fini (sans eau, ni électricité ni gaz), selon le type d'appartement A et B (F3 ou F5). Interrogé sur les poursuites judiciaires intentées contre l'APC par les bénéficiaires exclus, le président de l'Assemblée populaire communale de Bachedjerah rétorquera que la collectivité locale n'est poursuivie en justice par aucune personne. « Cette affaire concerne l'OPGI d'Hussein Dey et non pas la mairie », nous lance -t-il. Quant à la présence du nom de son père sur la nouvelle liste, le locataire de l'hôtel de ville de Bachedjerah répondra qu'il est un « citoyen comme tous les autres » et qu'il ouvre droit, de ce fait à un logement. « Mon père est locataire depuis 32 ans » conclut-il.