Le meeting animé, hier, à la salle Djerrah, à Lakhdaria, par Louisa Hanoune, chef du Parti des travailleurs (PT), a fini comme il a commencé dans un tonnerre d'acclamations et de youyous. Servie par sa puissance verbale et la profondeur de ses vues, l'animatrice de ce rassemblement populaire a eu à déployer tous les artifices de son art pour faire passer son message. Il s'agissait, pour le leader du parti, de montrer que la réconciliation nationale telle que définie dans la charte qui lui est consacrée ne s'oppose en aucune manière au credo politique défendu par ce parti. Elle est, au contraire, assimilée par Louisa Hanoune à un bouclier contre la mondialisation et la privatisation à la faveur desquelles les appétits des compagnies pétrolières américaines s'engouffrent avec leur cortège de morts et de malheurs qu'elles entraînent derrière elles pour les pays qu'elles convoitent pour leurs richesses. L'oratrice cite pêle-mêle l'Irak, la Somalie, le Rwanda, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, victimes de cette politique impérialiste qui vise leur émiettement. L'Algérie est-elle aussi menacée dans ses institutions et ses valeurs civilisationnelles ? La crise multiple que nous vivons depuis 1991 et qui a jeté vers le maquis ces groupes nourris d'intégrisme, mais également les autres « qui n'ont pas de raison » de prendre ce chemin est assez grave, selon le porte-parole du PT, pour ouvrir une brèche sérieuse à l'ingérence étrangère qui a fait le drame de ces pays africains comme ceux d'autres en Asie et en Europe de l'Est. Louisa Hanoune, qui revendique pour son parti la paternité de cette initiative porteuse de paix et de sécurité pour le pays, qui plaide à la faveur de l'embellie financière que nous connaissons pour l'élévation du niveau de vie des Algériens, la relance économique par la préservation des outils de production tels que les hydrocarbures, l'emploi pour tous et la réintégration des travailleurs et autres cadres licenciés abusivement, invite toutes les parties - les partis d'opposition compris - à transcender leurs divergences et leurs douleurs respectives pour la réussite de ce formidable projet. Louisa Hanoune reconnaît qu'on pourrait ne pas être d'accord sur un point ou deux de la charte sur la réconciliation, mais que cela ne devrait pas constituer en principe un obstacle pour y adhérer. Sur le dossier des disparus, la conférencière, tout en reconnaissant sa complexité, a insisté sur la nécessité de lever le voile qui l'entoure. Reconnaissant la diversité culturelle qui fait la richesse de notre pays et la crise vécue par la Kabylie, le leader du PT a plaidé pour la nationalisation et l'officialisation de tamazight. « Si le oui l'emportait le 29 septembre, concluait la dame des nationalisations, ce sera la victoire sur la violence, la peur, l'intégrisme, la paupérisation, la corruption et tous les maux sociaux qui guettent notre société ».