La présidente du Parti des travailleurs a affirmé que la direction a déjà collecté 695 signatures de responsables syndicaux contre la vente des entreprises. La campagne de mobilisation lancée en septembre par le parti des travailleurs semble, selon ses initiateurs, atteindre largement les objectifs tracés. L'appel du PT contre la politique de privatisation de Ahmed Ouyahia a eu des échos favorables parmi le monde des travailleurs. En effet, le chef de file du PT a annoncé, lors d'une conférence de presse animée, hier, que l'opération de collecte de signatures parmi les responsables syndicaux au niveau national a suffisamment dépassé les objectifs. Quelque 695 responsables syndicaux ont paraphé l'appel de la formation de Louisa Hanoune contre la démarche de privatisation de 1 200 entreprises annoncée dernièrement par le chef du gouvernement. Elle a encore précisé que ce chiffre ne tient pas compte du bilan de 10 wilayas dont les résultas ne sont pas encore transmis à la direction du parti. Elle a rappelé qu'au lancement de la campagne, lors des journées d'étude du parti, les responsables du parti ont prévu de collecter entre 500 et 700 signatures. Sur sa lancée, Mme Louisa Hanoune expliquera que cette opération sera élargie au niveau populaire. “La mobilisation sera générale”. “Cette campagne, ajoutera-telle, sera ponctuée par une série d'actions sur le terrain où des conférences et des meetings populaires seront incessamment organisés au niveau national”. La situation socioéconomique du pays est en train de se dégrader. Ni Sonelgaz ni Sonatrach, encore moins les chemins de fer n'échapperaient à la trappe de la privatisation. “Pis, le chef du gouvernement propose de commencer l'opération par les sociétés qui sont en bonne santé financière”, regrette-t-elle. Pour Hanoune, la nouvelle orientation est porteuse de germes de guerre généralisée. En un mot, cette politique qui n'épargnera aucune entreprise, servira évidemment les intérêts des multinationales au détriment du citoyen algérien. “La nouvelle orientation menace de faire disparaître des postes de travail, au lieu de créer un million d'emplois”, ironise-t-elle avant de poursuivre : “Les algériens n'ont nullement voté contre la dislocation du tissu économique. Dans le programme de Bouteflika, il n'est point fait mention de disparition du secteur public”, proteste-t-elle. Au passage, elle ne manque pas de critiquer la politique de Chakib Khelil qui était “l'artisan des réformes engagées en Argentine, du temps où il travaillait à la Banque mondiale, voyez ce qui se passe aujourd'hui dans ce pays, Ya latif.” Sur la même lignée, elle a dénoncé la stratégie de thésaurisation de la cagnotte des réserves de change au moment où le dollar assiste impuissamment à sa chute. “L'Algérie a perdu 1,5 milliard de dollars ces derniers mois, en raison de la chute de la devise mondiale dans le marché international”. La rencontre avec la presse, qui est intervenue à l'issue de la clôture des travaux du comité central du PT, a été également mise à profit pour exposer les questions abordées avec les cadres du parti. La conférencière est revenue sur la dernière catastrophe du port d'Alger. Encore une fois, elle lie cette catastrophe à l'orientation politique du pays. “Les matelots n'avaient même pas de gilets de sauvetage”. L'affaire du port nécessite, insiste-on, une interpellation du gouvernement, pour ensuite demander une enquête parlementaire parallèle à celle du gouvernement. Pour elle, la catastrophe du navire Béchar et l'hécatombe des routes en sont une preuve supplémentaire. “Il est temps de stopper cette orientation, avant …” Elle a également passé en revue la situation des partis du FLN et du parti d'El-Islah. “En politique, il n'y a pas de fortuite”, a-t-elle commenté. Abordant l'actualité internationale, Mme Louisa Hanoune dénonce le silence des autorités du pays sur ce qui se passe en Irak ou en Côte-d'Ivoire. “Ce silence n'honore pas le pays, Bush est en train de terroriser le monde. Génocide à Felloudja…” Enfin, l'animatrice de la conférence s'est longuement attardée sur les derniers développements intervenus après la disparition du symbole de la cause palestinienne, Yasser Arafat. R. H.