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Le point du samedi
Le critique et l'ennemi
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2005


Peut-on instaurer d'un côté la démocratie et abhorrer de l'autre toute expression de critique sociale ? Peut-on rompre avec le populisme - dont on reconnaît par ailleurs les effets dévastateurs sur le plan économique à tout le moins - tout en s'empressant de jeter la flétrissure de la « trahison » sur tout mouvement de raison critique ou de liberté d'esprit ? Peut-on encore se féliciter de l'audace critique courageusement déployée par des intellectuels « irrespectueux » face à leurs gouvernements respectifs, se féliciter de la position d'un Jean Vidal Naquet lors de la « Guerre d'Algérie » ou d'un Noam Chomsky face à l'« impérialisme américain » tout en confondant, ici, le « critique » avec l'« ennemi » ? Qu'on se rassure, cette tension n'est pas propre à l'Algérie ; elle se rencontre partout ailleurs, y compris dans les régimes démocratiques : Sartre fut longtemps qualifié de « traître » par la droite française ; l'écrivain et dissident afrikaaner André Bink fut lui aussi traité de la sorte par l'apartheid. En Algérie, ce sort ingrat a longtemps été réservé à l'intellectuel Mohammed Harbi, qualifié de « dénigreur de la Révolution algérienne » alors même qu'il compte parmi ses acteurs assurément les plus dévoués, les plus brillants et les plus intègres tout à la fois. L'Histoire, on le sait après coup, a donné raison à ces intellectuels, ainsi qu'aux causes qu'ils ont défendues parfois au péril de leur vie, qu'il s'agisse de la condamnation sans appel du colonialisme ou de la critique vigoureuse du populisme (comme idéologie et pratique politiques). Autrefois vitupérées, leurs critiques paraissent aujourd'hui d'une évidence pour ainsi dire insolente, d'une utilité somme toute inestimable... On l'aura compris, la critique sociale reste un exercice laborieux qui se paie le plus souvent par l'isolement sinon la marginalité de son auteur. « Le critique - pour reprendre une définition conventionnelle - doit être libéré des intérêts et des passions » ; il doit parvenir, par son détachement intellectuel et affectif vis-à-vis des pratiques et des valeurs en cours dans sa société, à cette fameuse distance critique, sans laquelle il est désormais difficile d'élaborer une critique sociale, de prétendre, s'il se peut, à la l'objectivité. Mais avant, qu'est-ce que la « critique sociale » ? Pour Michaël Walzer, elle doit être comprise comme un exercice intellectuel lié à l'« activité d'élaboration culturelle et d'affirmation de valeurs culturelles ». Ce travail, le professeur de philosophie politique (au prestigieux Institute for Advanced Study de Princeton) l'assigne volens nolens aux historiens comme aux prophètes, aux poètes comme aux prêtres. Certains sont modérés et d'autres radicaux ; les uns regardent vers l'avant, les autres vers l'arrière. Tous sont toutefois adossés à des impératifs éthiques qui leur servent de système normatif au moyen duquel ils élaborent leurs critiques. Mais alors comment reconnaître une « bonne » critique sociale d'une « mauvaise » ? Disons-le tout de go : « La bonne critique sociale est aussi rare que la bonne poésie ou que la bonne philosophie. » A la vérité, la réponse à cette question suppose le truchement du jugement normatif, inévitablement philosophique : laquelle des critiques sociales préférons-nous ? Celle d'un intellectuel critique soucieux de faire éclore la modernité politique au sein de sa « société » ou, à l'inverse, celle d'un prédicateur salafiste tout occupé d'instaurer la shari'â pour combattre la « corruption morale » qui « souille » sa « communauté » ? Pour avoir réprimé le premier, le système politique algérien s'est condamné à faire face à la critique ex cathedra du second, puis à celle, sanglante, de la violence. Si, dans une conception marxienne, la critique est conçue comme une « guerre » visant à renverser la « bourgeoisie », tel n'est cependant pas le cas du critique attaché aux valeurs du libéralisme philosophique - celles-là mêmes qui sont élaborées dans La lettre sur la tolérance ou dans L'Esprit des lois. Ce dernier, conclut Michaël Walzer, « n'est pas un observateur détaché, même lorsqu'il regarde la société qu'il scrute avec un œil froid et sceptique. Il n'est pas un ennemi, même lorsqu'il s'oppose [...] à telle ou telle pratique dominante, ou à tel ou tel arrangement institutionnel ».

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