Vingt jours après avoir signalé, par écrit, à toutes les autorités (APC, daïra et centre de santé) l'existence d'un chien errant, qu'ils suspectent de leishmaniose, des citoyens de Tazmalt ont été surpris de le revoir rôder près de chez eux ; ce qui ne manquera pas de provoquer chez eux une panique. Pendant tout ce temps, l'APC et la daïra se sont bornées à s'échanger des correspondances et à... se renvoyer la balle. Il y aurait un problème de... munitions.Ce cas illustre toute la problématique de la prise en charge du problème des chiens errants et le danger qu'ils constituent pour la santé du citoyen. Mais cela montre surtout toute l'incapacité des services concernés à agir avec célérité dans des cas d'urgence. Car la seule solution dans ce cas est bien l'abattage. Opération bien régulée et soumise, situation sécuritaire oblige, à toute une procédure bureaucratique : il faut avoir l'autorisation du wali, prévenir les services de sécurité, informer les citoyens par affichage... Les services d'hygiène, et malgré leurs efforts et toute la volonté qu'ils mettent à assurer la permanence sanitaire, se trouvent « bureaucratisés » car obligés d'être procéduriers, et ne peuvent, dans ce cas, agir ou prendre une quelconque initiative. Ils se confinent dans des opérations de sensibilisation et interviennent en cas de catastrophe. Par ailleurs, notre chien continue de traîner ses parasites partout en ville. Mais le problème des bêtes errantes est beaucoup plus compliqué. Partout, et à l'échelle de toute la wilaya, on les voit sillonner nos villes, nos villages et notre campagne. Un citoyen, pourtant de forte corpulence, témoigne s'être réfugié sur un arbre, devant une meute de chiens qu'il rencontra en rentrant chez lui. Des citoyens témoignent avoir vu de nuit des centaines de chiens, mais aussi des chacals, tout au long du oued Sahel, cette immense décharge à ciel ouvert qui constitue une véritable plaie écologique. Et avec tous les cadavres d'animaux jetés, de véritables épidémies (de la rage entre autres) peuvent facilement se déclencher. L'année dernière, 7 chacals atteints de rage ont provoqué une panique au sein de la population de la région. Avec le nombre de chiens errants, on n'ose pas imaginer ce qui pourrait se passer. Au fait, il ne s'agit pas de chiens « sauvages » mais de chiens appartenant à des citoyens. Ce régime de semi-liberté constitue, de ce fait, l'une des causes principales de cette évolution.Parler de fourrières canines ? Cela, au mieux, fait sourire.