Une catastrophe. Une autre. Hier, vers 14h30, une bouteille de gaz a explosé à l'intérieur de l'usine de parfum appartenant à la famille Ouarti, au 82, rue Mohamed Belouizdad, commune de Belouizdad, à Alger. Deux femmes, 25 et 30 ans, ont trouvé la mort, alors qu'elles se sont réfugiées dans les sanitaires de l'usine. D'après les déclarations de la Protection civile sur place, celles-ci ont été complètement calcinées. Seuls rescapés de cet horrible incendie, deux chiens bergers allemands, qui étaient à l'intérieur de l'usine. Suite à cette explosion, le feu a ravagé une grande partie de la fabrique avant que les éléments de la Protection civile n'arrivent sur le lieu de l'accident. Au cours de leur intervention, les sapeurs-pompiers ont eu du mal à y accéder. La fabrique n'a qu'un seul accès : la porte principale ! On avait du mal à croire à l'existence d'une usine de parfum dans un tel endroit. Les flammes ont noirci les façades arrières des immeubles donnant sur l'usine et la fumée a poussé l'ensemble des locataires à évacuer les habitations. Les flammes, qui s'élevaient à une dizaine de mètres, ont failli flamber un des immeubles. Les pompiers ont dû tirer leurs jets d'eau vers les étages supérieurs pour dominer les feux. « Cédez-nous le passage, s'il vous plaît ! » supplie un pompier. Les habitants, tout comme les curieux, ont rendu l'intervention de la Protection civile difficile. Bien que cette structure ait dépêché six camions plus trois camions-citernes pour éteindre les feux, ceci n'a pas empêché le déclenchement d'une autre explosion au moment même de l'extinction des feux. « Attention, ça va s'effondrer ! », s'écrit un pompier dans le hall de l'usine à l'adresse de la foule. Tout le monde court dans tous les sens. D'aucun ont pensé à l'effondrement de l'immeuble voisin... Un immeuble de sept étages. Une stridente explosion vient d'avoir lieu. « Une autre bouteille de gaz », dira un des voisins de l'usine avant de rappeler qu'« après la première explosion nous avons fait sortir 70 bouteilles de gaz pour éviter une forte déflagration ». Ce témoin rappelle qu'en 1990, cette usine avait déjà connu une explosion du même genre mais de moindre importance. L'homme ne comprend pas pourquoi les autorités n'ont rien fait depuis pour délocaliser cette fabrique de parfum : « Je n'arrive pas à comprendre comment les autorité ont toléré l'existence d'une telle usine qui utilise des produits inflammables dans une cité d'habitation. Regardez autour de vous ces bâtisses, ces immeubles et ces familles qui n'ont jamais été à l'abri du danger ! » Femmes et enfants étaient, durant tout l'après-midi d'hier, dans la rue à attendre la fin du « drame ». Voulant en savoir davantage sur le nombre des travailleurs qui étaient dans l'usine au moment de l'incident, les propriétaires de la fabrique se sont refusé à toute déclaration à la presse. Près d'une heure après le déclenchement des feux, deux femmes à la mine abattue, les yeux larmoyants se précipitent, terrifiées, vers l'intérieur de l'usine, toujours en flammes. Les agents de l'ordre les empêchent d'y accéder et les conduisent vers ce qui s'apparente être le bloc administratif de l'usine, une villa que les flammes menaçaient pourtant d'achever. Elles sont de la famille Ouarti, les propriétaires de l'usine. L'intervention de la Protection civile n'a pris fin que vers 19 h, laissant la place aux éléments de la police scientifique pour déterminer les raisons de cet accident.