Une catastrophe a été évitée de justesse dans la commune de Raïs Hamidou avec l'explosion, hier vers 13h15, dans une usine de production de déodorants (Rozana) et de shampoing (El Rayan) qui a causé des brûlures à plus d'une dizaine d'employés, dont deux sont dans un état préoccupant. Ces deux derniers ont été évacués vers l'hôpital de Douéra. Selon des informations recueillies sur le lieu du drame, tout a commencé avec le déclenchement d'un incendie à l'intérieur de l'usine sise 33 rue Mabrouk Lahcene, qui a été suivi rapidement d'une assourdissante explosion, causée par la présence des bouteilles de gaz butane et de l'alcool, utilisés comme entrants dans la fabrication des déodorants et du shampoing. L'usine qui occupe le rez-de-chaussée d'une villa a été complètement détruite et consumée par le feu, ainsi, d'ailleurs, que le premier étage de la maison. Des dizaines de bouteilles de gaz éventrées ont été projetées dans l'allée par le souffle de l'explosion. Brûlantes, d'autres bouteilles de gaz, retirées des flammes par les éléments de la Protection civile, perdaient encore leur contenu. Le risque d'une nouvelle explosion demeurait permanent dans ce quartier envahi par les curieux dans l'après-midi d'hier. Certains riverains semblaient étonnés de découvrir que la bâtisse détruite abritait une usine. «J'habite le quartier et c'est la première fois que je découvre cette activité», affirme un vieil homme. Un autre riverain semble déconcerté : «J'avais averti des risques d'une explosion. Il n'y a aucune mesure de sécurité dans cette usine illicite.» Selon des habitants du quartier, l'usine qui a ouvert ses portes depuis un peu plus d'une année emploie près de 16 jeunes (âgés entre 18 et 30 ans). Ces derniers ne seraient pas, toujours selon certaines affirmations du voisinage, déclarés à la Sécurité sociale. Il semblerait que les mesures de sécurité pour une telle activité sont loin d'être respectées puisque deux extincteurs seulement existent dans l'usine qui manipule des entrants dangereux, affirment certains. Dans les débris de l'usine, une petite boîte de sel de table est aperçue. Selon des habitués de ce lieu, un petit endroit était aménagé comme cuisine avec un feu à trépied ! Une négligence d'un des travailleurs en se préparant à manger, lors de la pause déjeuner, ou encore une cigarette mal éteinte aurait été à la source de l'incendie. La police scientifique qui a effectué son enquête n'a pas encore révélé ses conclusions. Quelle que soit la cause, il n'en demeure pas moins que la négligence et le manque de moyens de prévention sont la cause de cette catastrophe dont les conséquences auraient pu être beaucoup plus dramatiques. H. Y.