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Louisa Hanoune au CIP d'Alger
« Après la paix, le débat »
Publié dans El Watan le 15 - 09 - 2005

Nous aurions préféré que la question posée au peuple soit directement "Etes-vous pour mandater le président de la République à prendre toutes les mesures pour restaurer la paix et la réconciliation nationale ?
" Ensuite, le débat serait ouvert autour de ces mesures », a déclaré, hier, Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs lors d'une conférence de presse au Centre international de presse (CIP) d'Alger. La rencontre, intitulée « Bilan après 15 jours de campagne sur le référendum du 29 septembre 2005 », a d'abord été phagocytée par un long discours de Louisa Hanoune avant de passer aux questions-réponses. « Il faut décréter la paix le 29 septembre. Après la paix, le débat sera ouvert sur les responsabilités dans la crise », a-t-elle affirmé. Elle a souligné la contradiction entre le discours du Président Bouteflika qui évoque l'implication de « plusieurs parties » dans le conflit et le texte du « projet de charte » qui charge le seul ex-FIS, interdisant à ses dirigeants d'activer politiquement. « Cela prouve que le texte de la charte est le résultat du compromis », a conclu Hanoune qui espère que le Président ne prendra pas de « décisions d'exclusion ». « Après la paix, on pourra ouvrir le débat sur les responsabilités, qui sont, au moins, partagées. Mais la situation internationale ne le permet pas pour le moment », a-t-elle dit. Pourquoi ? « Poser les questions des responsabilités donne des armes à Amnesty International. On ne veut pas que le Tribunal pénal international (TPI) juge des Algériens. Il faut d'abord commencer par la soldate US impliquée dans les tortures d'Abou Ghraïb en Irak », a-t-elle expliqué. A ses yeux, la « charte » serait un « compromis entre l'option du "tout-sécuritaire" et celle de la "réconciliation" ». Selon elle, la charte reste « limitée ». « Incomplète » également. Car pour elle, l'adoption de la charte n'est qu'une étape d'un processus. Vers où ira-t-il ? Hanoune a souhaité que le processus s'achemine vers un « congrès national algérien, sans exclure qui que ce soit ». Selon elle, le processus devra se décliner en décrets traitant du dossier des victimes du terrorisme, des disparus, « mais aussi des entreprises fermées à rouvrir ». Hanoune a souhaité aller aussi, « après la paix », à un référendum sur les hydrocarbures. Son parti s'était opposé à la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui menace, selon le PT, la souveraineté du pays. « Charte incomplète », également selon anoune car « ne comportant pas les problématiques de l'information, de Benchicou, de tamazight, etc. ». Le monopole du Pouvoir sur les médias lourds garantit-il une campagne équitable ? « Mais il y a les médias écrits... », a-t-elle dit regrettant la distribution des monopoles, mais rejoignant presque l'avis du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Rencontrant des éditeurs de la presse, ce dernier avait persisté sur l'idée du monopole de l'Etat sur les médias audiovisuels, arguant que les avis contraires pouvaient s'exprimer dans la presse privée. Le même Ouyahia avait traité les signataires du contrat de Rome, dont le PT, de « traîtres ». « C'est peut-être un lapsus. On ne peut traiter Aït Ahmed, Mehri et Ben Bella de "traîtres" », a répondu hier Hanoune qui se dit contente qu'Ouyahia, qualifié d'éradicateur, reconnaisse que les disparus sont des victimes à part entière et qu'il « soit pour la paix et la réconciliation ». Hanoune a appelé à la nécessité de ne laisser armés que les éléments des corps constitués. Reconnaissant que la levée de l'état d'urgence peut constituer une mesure d'apaisement, elle a soutenu qu'il n'était pas appliqué et que l'interdiction des marches à Alger est relative à la marche des archs du 14 juin 2001. Louisa Hanoune a animé sept meetings et s'apprête à reprendre le chemin de 10 autres wilayas à partir de la semaine prochaine. Elle a quitté le CIP en voiture immatriculée aux services de l'Etat, gardes du corps à l'appui.

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