Une équipe franco-italienne d'astronomes a découvert une abondante « population » de galaxies très lointaines qui se sont formées alors que l'univers était âgé de 1,5 à 4 milliards d'années, rapporte le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). « Ces observations indiquent que les galaxies de cette époque sont deux à six fois plus nombreuses et forment deux à trois fois plus d'étoiles que ce qui avait été observé auparavant », précise le CNRS dans un communiqué. Les travaux sont présentés dans la revue scientifique Nature publiée jeudi. La découverte inattendue a été réalisée à l'aide du spectrographe Vimos (Visible Multi-Object Spectrograph) qui équipe le très grand télescope européen (Very Large Telescope, VLT), basé au Chili. Elle implique une révision profonde du scénario de la formation des galaxies. L'équipe co-dirigée par Olivier Le Fèvre, directeur du Laboratoire d'astrophysique de Marseille, et Gianpaolo Vettolani, de l'Institut national d'astrophysique en Italie, a sélectionné un échantillon de plus de 8000 galaxies d'après leur luminosité dans la lumière rouge dans la constellation de la Baleine. Elle a ainsi découvert « près de 1000 galaxies à formation stellaire très importante datées d'une époque se situant entre 1,5 et 4 milliards d'années après le big bang », souligne le CNRS, qui a co-financé Vimos. La percée s'expliquerait par les performances supérieures du spectrographe. « Cette découverte implique que les galaxies formaient bien plus d'étoiles tôt dans la vie de l'univers que ne le laissaient supposer les observations précédentes » et va « nécessiter une révision profonde des théories de formation et d'évolution des galaxies », conclut le CNRS. Depuis son installation début 2002, Vimos a recueilli des données sur 45 000 galaxies lointaines. L'analyse de ces données a déjà débouché sur des découvertes, publiées dans la revue Astronomy and Astrophysics.