Mohamed Kebir Addou rappellera, dans son allocution prononcée à l'occasion de la session consacrée à l'étude du projet de budget supplémentaire 2005 que, en sus du programme de développement engagé au début de son mandat, pas moins de 42 milliards de dinars ont été consentis pour l'exercice 2005. L'hygiène du milieu se taille une part conséquente. Ce segment reste pour ainsi dire la priorité des pouvoirs publics. Preuve en est les sorties répétée de M. Addou, premier magistrat de la wilaya qui a tenu à asséner « ses » vérités crues aux auditeurs. N'ayant jamais fait mystère sur ses intentions pour la capitale, l'ex-wali de Djelfa procédera au lancement le 23 septembre 2004 de l'opération de nettoiement du Grand Alger, soit pas moins de 10 jours après son installation à la tête de l'exécutif de wilaya. Le wali a été salué, pour cela, comme celui qui a rendu un tant soit peu à la ville de Beni Mezghenna un peu de son attrait. Profitant de l'occasion de la cérémonie d'installation des walis délégués le 15 août dernier, il évoquera l'exigence pour ces administrateurs d'inscrire l'hygiène dans leur démarche. « L'hygiène, c'est mon programme. Il faut qu'elle soit notre credo à tous », tonna-t-il à l'adresse des walis délégués qui étaient témoins de son courroux. La capitale requiert, à l'entendre, un toilettage poussé. « L'hygiène publique et la préservation du cadre de vie des citoyens constituent une mission majeure du service public. Dans ce cadre, la wilaya a mis en œuvre une démarche intégrée de la collecte, de transport et d'élimination des déchets », dira M. Addou dans sa communication devant les élus du peuple. Interpellé par un élu, sur l'éventualité « d'abandonner » la collecte des ordures ménagères à des entreprises privées, le wali a eu à donner des explications. Un article, paru dans notre édition du 18 août dernier fait en effet écho à l'intention de l'APC de Kouba de confier la collecte des ordures ménagères et le ramassage des gravats aux entreprises privées. Battant en brèche les assertions de l'élu, M. Addou attestera qu'une opération pilote de mise en concession de la collecte des ordures ménagères au niveau du site de Dergana et bientôt des cités de Gué de Constantine et Garidi a été entreprise. « Nous avons ainsi opté pour l'implication des jeunes qui contribueront avec leurs propres moyens obtenus dans le cadre de l'emploi de jeunes », ajoutera-t-il. Autre aspect s'inscrivant dans ce que M. Addou qualifie d'« approche globale », la refonte probable du schéma directeur de collecte et de nettoiement. Ce dernier, faut-il le signaler, a été revu à maintes reprises par les pouvoirs publics chargés du secteur pour à la fois parer au plus pressé et intégrer les communes jusque-là écartés du champ d'intervention de l'Epic Netcom. 28 sur les 57 communes que compte la wilaya d'Alger en font présentement partie. Dernières « bénéficiaires » en date sont les communes de Bir Mourad Rais et d'El Harrach qui sont venues rejoindre le cercle. Des études préalables ont en effet été ficelées pour la circonstance pour faire intégrer ces communes qui payent la taxe d'activité professionnelle (TAP). S'inscrivant dans l'option d'une probable réorganisation, des établissements des unités de proximité seront plantés au niveau des circonscriptions administratives. L'Epic Netcom, maillon fort de la chaîne de l'hygiène publique, verra son matériel renforcé. M. Abdellani, directeur de la logistique nous a assuré que l'établissement se dotera, pour l'exemple, de microbennes. Elles remédieront en partie au manque en matériels et trouveront les solutions adéquates pour « contourner » le nouveau plan de circulation dans la capitale. Faisant écho à ce qui a été déjà énoncé par l'administration à l'occasion des séances bimestrielles de rencontre avec la presse le 4 avril dernier, le wali parlera des régies communales ainsi que de l'équipement de 31 communes. Pour rappel, à cette époque, un responsable de la wilaya notera que son institution encouragera la création de centres d'intendance. Pour lui, des universitaires seront installés à la tête de ces structures. « Aussi, un effort sur le budget de wilaya a été consenti pour équiper 31 communes, dont 5 intra-muros, en matériel de collecte, le montant d'investissement étant de 441 millions de dinars », conclura-t-il. Le budget supplémentaire en assurera pour partie le financement. Pour soulager en conséquence le budget de wilaya qui a, rappelle M. Addou, consenti beaucoup d'efforts financiers, des actions financées par le budget d'équipement interviendront. Annoncée depuis un certain moment, la réalisation de deux stations de transfert pour les ruptures de charge à Bourouba et Alger-Ouest est prévue. A signaler, dans cet ordre, que les volets technique et financier sont achevés pour, a-t-on annoncé, réaliser deux stations provisoires de transfert. Sont inscrites, en outre, la mise en chantier de nouveaux casiers à Ouled Fayet, la recherche et la création d'un centre d'enfouissement technique à Staouéli. Pour finir, le wali revient sur la réhabilitation de la décharge de Oued Smar ainsi que la dépollution de Oued El Harrach. Reste, pour conclure, la nécessité impérieuse d'impliquer le citoyen dans cette démarche globale. Il doit en toute logique mettre la main à la pâte. Une entrevue qui nous a réunis avec un responsable de Netcom achèvera de nous convaincre sur la nécessité de faire intégrer la société civile dans la chaîne. L'opération « Blanche Algérie » lancée, en grande pompe, par le ministère de la Solidarité nationale est de cette fibre. L'installation de brigades d'îlotiers dans les communes à l'instar de Bab El Oued et de Sidi M'hamed l'est aussi. Gageons que ces programmes trouveront leur aboutissement. L'Algérois est habitué à ce qu'on remet toujours la même rengaine éculée depuis un certain moment. Cela pour étouffer tout son de cloche biscornu et ne collant pas à la version des officiels sur l'hygiène dans la capitale.