Grâce à ses qualités gustatives, la pomme de terre ouarglie serait plutôt en vogue à en croire les producteurs. Les résultats encourageants obtenus depuis trois saisons ont permis une intensification de l'expérimentation de cette culture par un nombre croissant d'agriculteurs. Cette tendance, très positive à investir dans cette culture vivrière porteuse, est également encouragée par les résultats probants obtenus dans des wilayas environnantes telles que Oued Souf, d'ou la multiplication des surfaces exploitées à cet effet. Plus de 150 ha ont été consacrés à cette culture jusqu'à maintenant, affirme-t-on à la direction des services agricoles. L'exemple du périmètre agricole d'El Ghennami dans la commune de Aïn Beïda, 30 km sur la route menant vers Hassi Messaoud, est le plus cité vu sa proximité de Ouargla et son extension possible. C'est un périmètre d'une centaine d'hectares exploités par 30 agriculteurs qui utilisent la technique d'irrigation sous pivot. Des puits traditionnels alimentent ce périmètre extensible à près de 1000 ha selon sa fiche technique. Une première expérience dans la daïra de Taibet aux confins d'Oued Souf à 190 km du chef-lieu de la wilaya avait permis l'exploitation de 50 ha et donné de bons résultats. Mais quels sont donc ces fameux résultats et sont-ils aussi probants qu'on le prétend ? Les rendements moyens sont de 260 q à l'hectare, affirme-t-on à la direction des services agricoles. Deux récoltes par an sont prévues dans les périmètres agricoles du sud-est du pays. La première est en cours puisqu'elle est cueillie en septembre-octobre. Quant à la seconde, elle sera pour février-mars. La dernière récolte automnale avait donné 2500 q de pomme de terre qui ont contribué à satisfaire une partie de la demande locale en la matière. Des chiffres similaires sont escomptés pour l'actuelle saison agricole, tandis qu'une démarche de vulgarisation et d'encouragement est en vue dans le but d'inciter les agriculteurs de la zone agricole de Hassi Lekhfif, située à 45 km de Ouargla, dans la daïra de N'gouça à reprendre la culture de la pomme de terre qu'ils ont abandonnée suite à des problèmes d'irrigation. Les fellahs de Hassi Lekhfif sont, pour rappel, les pionniers de la culture de la pomme de terre, ainsi que de la plasticulture dans la région. Ils exploitaient dans le temps une cinquantaine d'hectares réduits à une dizaine seulement de nos jours. La direction des services agricoles lance, à cet effet, un programme de formation des producteurs de pomme de terre qui mettra à la disposition des agriculteurs les informations techniques nécessaires à l'amélioration quantitative et qualitative de leur production. Les services techniques pensent surtout à la mise en place de conditions favorables à l'intensification et au maintien de cette culture par une disponibilité des semences et des installations de froid et de stockage des productions qui pourraient atteindre des niveaux de l'ordre de 400 q/ha dans une première phase, pour ensuite prétendre dépasser la barre des 500 q/ha. Les potentialités de la région le permettent, soutiennent les services techniques qui parlent de rentabiliser au maximum les cultures de la pomme de terre à travers les périmètres agricoles de la wilaya par la maîtrise technique de cette culture en zone aride, tant en matière de choix variétal des semences qu'en matière de préparation des sols et de gestion des intrants.