Si l'embellie qui a été observée sur les étals des marchands de fruits et légumes dans les villes du nord, en cette saison d'été, est rapportée par des voyageurs en provenance de ces villes, il n'en est pas de même, cette année, à Béchar où la tendance à la hausse des prix des produits alimentaires s'accentue pour grever lourdement les portefeuilles des pères de famille. Mais cette embellie qui profite aux régions du nord n'a pas en d'impact ici, comme d'habitude, en cette période, sur les prix des produits de première nécessité pour la plupart en provenance des wilayas du nord. Les prix restent toujours excessifs, en particulier ceux des aliments de base indispensables pour les bourses moyennes. Au marché Bouhlal, baromètre indicateur d'une bonne ou mauvaise saison agricole, la pomme de terre est cédée à 40 DA le kilo, la tomate entre 35 et 40 DA, le poivron à 60 DA et les haricots verts à 70 DA. Pour les fruits, leur prix est inabordable. Tous ces aliments de large consommation sont jugés hors de portée même pour les classes dites aisées. Les consommateurs, avivés, s'interrogent toutefois sur la destination des crédits colossaux alloués au secteur agricole depuis 4 ans et qui peine à donner des résultats tangibles sur le marché. La direction des services agricoles (DSA) a pourtant annoncé pompeusement l'existence de quelque 8 000 agriculteurs inscrits dans la région de Béchar, travaillant la terre et dont la plupart ont bénéficié de crédits dans le cadre du FNDA. Alors, existe-t-il un contrôle rigoureux sur la destination des sommes considérables affectées à la relance du secteur agricole déficient ? Les superficies agricoles, attribuées dans le cadre de la mise en valeur et pour lesquelles les agriculteurs ont reçu des soutiens financier de l'Etat, correspondent-elles à celles réellement cultivées ? Les plans d'arbres dattiers et fruitiers, pour lesquels certains fellahs ont bénéficié d'importantes sommes d'argent dans le cadre du FNDA, ont-il été tous plantés ? Alors, comment expliquer, dans ces conditions, le déséquilibre manifeste entre les sommes faramineuses consacrées à l'agriculture et la réalité sur le terrain marquée par l'absence de production locale conséquente et la hausse des prix des produits agricoles ? La région de Béchar est confinée dans un rôle de production des aliments de culture vivrière. L'essentiel de la consommation des habitants arrive des wilayas de Tlemcen, Mascara et Mostaganem, ce qui fait les choux gras des camionneurs transporteurs au détriment du secteur agricole de la wilaya embryonnaire, victime d'une gestion médiocre malgré d'importants crédits injectés.