Les nouveaux instruments de financement des petites et moyennes entreprises et industries (PME-PMI) a fait l'objet, hier à l'hôtel Mercure, d'un séminaire organisé par le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR). Le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, a insisté, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée en marge de cette rencontre, sur la nécessité de mettre en place une banque spécialisée dans le financement des PME, à l'image de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) qui s'occupe exclusivement de l'agriculture, de la pêche et de l'agroalimentaire. « J'ai proposé au gouvernement la création d'une banque spécialisée. J'ai même suggéré la Banque du développement local (BDL) dont une grande partie de sa clientèle sont des PME », a-t-il affirmé. Le ministre a également plaidé pour la création de banques d'investissement. D'après lui, celles qui existent actuellement sont des banques commerciales et s'en tiennent au crédit classique qui, s'il convient aux grandes entreprises, pénalise grandement les petites. Les banques, a-t-il ajouté, ne sont pas en mesure d'évaluer et d'analyser le risque. « Il est utile de doter le secteur de la PME d'une banque, même si on a parlé dans le cadre de la réforme financière de créer dans chacune d'entre elles un service PME », a-t-il dit encore à ce propos. M. Benbada a affirmé, en outre, avoir présenté un plan d'action pour le secteur de la sous-traitance afin de lui conférer un cadre juridique et un schéma organisationnel. Dans le même sillage, il a évoqué la création d'une structure semi-publique qui sera chargée d'apporter un soutien financier aux sous-traitants. Le premier responsable du département de la PME a estimé, par ailleurs, que même en matière de garantie, il devrait y avoir une diversification de l'offre. Aussi, il a indiqué que les organismes de garantie, tels que le FGAR ou la Caisse de garantie, sont appelés à se spécialiser afin de mieux s'adapter aux spécificités des PME. Le président de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Ammar Daoudi, a pour sa part plaidé la cause des banques qui, a-t-il rappelé, doivent se conformer à des règles prudentielles pour assurer leur pérennité. D'autant plus que les établissements bancaires trouvent des difficultés à recouvrer leurs créances auprès des entreprises. Seules 15 à 20% des créances contentieuses sont recouvrées, rapportera-t-il. D'où la tendance des banques à ne financer que des projets a priori rentables et présentant des garanties sûres. Il convient de signaler que le FGAR a garanti, depuis sa création, 69 projets pour une valeur totale de 4,5 milliards de dinars, incluant les crédits, les garanties et l'apport personnel des entreprises bénéficiaires. Le montant des garanties accordées s'élève à 1, 8 milliard de dinars alors que le montant des crédits bancaires accordés à ces PME est de l'ordre de 2,8 milliards de dinars. Le secteur de l'agroalimentaire se taille la part du lion avec 14 projets garantis, suivi de près par les matériaux de construction avec 10 projets.