Les travailleurs de trois cités universitaires de Tiaret sont rentrés, depuis hier, en grève pour protester contre ce qu'ils appellent dans leur déclaration « le mépris et l'accumulation de certains problèmes socioprofessionnels. » En effet, les rapports tumultueux qui caractérisent les relations entre la Direction des œuvres universitaires (DOU), nouvellement créée, et les représentants syndicaux de trois résidences (Ain Bouchekif, cité-2000 lits et Assia Kebir) semblent s'exacerber à l'aube de cette rentrée universitaire, sujette à polémique mais qui reste, de l'avis des responsables concernés, « une rentrée des plus normales car les appréhensions liées aux infrastructures d'accueil et pédagogiques ont été aplanies ». Bien plus, la gestion des cités résidentielles ne devra plus poser de problème, croit-on savoir, avec cette nouvelle donne introduite par le ministère à travers l'Office des œuvres universitaires (ONOU). Une gestion qui donne toute la latitude aux DOU de concentrer, à leur niveau, la gestion des activités dévolues auparavant aux directeurs de cités. La gestion passée s'est avérée problématique à plus d'un titre quand on connaît les nombreuses crises sur fond d'anarchie ayant valu à certains responsables d'être traduits en justice avec, à la clef, un gouffre financier préjudiciable, voire un gaspillage qui a fait cumuler des dettes estimées aujourd'hui à 22 milliards. Alors pourquoi ce tumulte, diront certains, à l'aune des nouvelles réformes introduites ? Sans vouloir préjuger des intentions, aux préoccupations socioprofessionnelles exprimées par les protestataires et explicitées dans un volumineux dossier, s'oppose la réponse du DOU. « Ce sont des problèmes fabriqués par de pseudo- syndicalistes dont le mandat est gelé pour les uns et déjà expiré pour les autres ». Un dialogue de sourds en somme qui indique clairement que quelque part subsiste des tiraillements que chacun interprétera à sa manière. Les signataires du communiqué relèvent « le mauvais comportement de certains subordonnés du DOU, la marginalisation du partenaire social dans la confection du plan de gestion 2005 et, enfin, l'affectation illégale de postes nouvellement octroyés, voire l'application douteuse de ce même plan de gestion ». Agitations douteuses Dans le communiqué daté du 11/09/2005 adressé au DG de l'ONOU, au wali et aux instances syndicales sont dénoncées « les allégations du DOU » rapportées dans notre édition du 10/09/2005 à propos du conflit. Des griefs que M. Yahia Benrabah réfute et pour lesquels il dit : « c'est nous qui demandons que soit diligenté une enquête de la part de la tutelle pour situer les responsabilités et démasquer les agitations douteuses » car, renchérit-il, « il y a paradoxe. D'un côté, ces gens parlent de plan de gestion (à quel titre puisque leur mandat a expiré) mais oublient qu'ils ont été destinataires de convocations (c'est une première dans l'histoire tumultueuse de ces entités) pour passer des examens d'aptitude professionnelle ». Certaines de ces revendications sont frappées de nullité car contradictoires. C'est le cas de celles insérées dans les alinéas F et G du même document car, précise encore notre interlocuteur, « s'il y a des travailleurs qui ont décidé d'aller à la justice, on ne voit pas comment la DOU ira vers la régularisation de leur situation administrative ? » En tout état de cause, les syndicalistes protestataires disent vouloir « entamer une grève dès ce samedi si certaines revendications ne sont pas satisfaites » et préviennent contre des dérapages éventuels. Une menace sans ambages qui fait sortir de ses gonds le DOU qui dira : « je déposerai plainte contre ces gens qui continuent leur usurpation de fonction et l'utilisations de faux cachets. Il en existe sept pour la seule cité 2000 lits. » Dans un entretien exclusif accordé, il y a quelques jours, le DOU nous a fait part de sa volonté de « tout mettre en œuvre pour assurer une gestion saine des deniers publics ». Selon lui, « les avis d'appels d'offres pour l'exercice 2006 seront lancés cette semaine et tout sera fait dans la transparence. » C'est la décision prise lors du dernier conseil d'administration.