La présidente du Conseil national de l'ordre des architectes, Mme Bouhired, a été particulièrement virulente à l'égard de l'administration de la wilaya d'Alger, lors de son intervention au deuxième Salon national du logement organisé il y a quelques jours à l'hôtel El Aurassi. L'intervenante a affirmé que « la wilaya d'Alger ne respecte pas la loi qui lui impose d'impliquer les architectes dans sa politique de développement urbain ». Rencontré en marge des travaux du salon, Mme Bouhired nous a expliqué que « la wilaya d'Alger ne respecte pas le décret 94/07 qui prévoit, entre autres, la participation d'architectes aux travaux de la commission chargée d'étudier les différents projets de construction à réaliser dans la capitale ». Pour information, le décret 94/07 de l'année 1994 est relatif « aux conditions de la production architecturale et à l'exercice de la profession de l'architecte ». Par ailleurs, la présidente de l'ordre national des architectes informe que « les architectes sont écartés des travaux de la commission chargée du développement urbain de la capitale, depuis 8 ans ». Le décret adopté en 1994 n'a, semble-t-il, été adopté que pendant trois ans. Pour Mme Bouhired, l'attitude de la wilaya d'Alger est « inexplicable » d'autant que « les architectes censés faire partie de cette commission ne sont pas rémunérés ». D'après notre interlocutrice, la non-implication des architectes dans les différents projets de la wilaya d'Alger peut avoir des conséquences négatives sur le développement de l'urbanisme dans la capitale. Mme Bouhired estime, à ce sujet, que « la transformation de la nouvelle cité de Sidi Youcef, à Beni Messous, en un bidonville est un exemple édifiant ». D'après elle « cette cité a été réalisée dans la précipitation », estimant que l'implication des architectes dans les projets urbains de la capitale est une véritable nécessité. La présidente du conseil attire l'attention sur le fait que « les rares architectes qui sont impliqués dans des projets locaux n'ont pas les coudés franches et doivent se soumettre aux conditions imposées par les responsables locaux ». Sur un autre plan, Mme Bouhired nous a informés que les membres du Conseil national de l'ordre des architectes a fait des propositions à la wilaya en ce qui concerne un certain nombre de quartiers populaires qui représentent « de véritables bombes à retardement ». Pour l'architecte, des mesures doivent être prises sur le plan de l'urbanisation, pour éviter de faire de ces quartiers de véritables terreaux pour toutes sortes de fléaux sociaux.