A l'écoute de la mésaventure qu'a vécue le 1er octobre le lieutenant à la retraite Lafia Abderezek, à la Protection civile unité de Annaba, beaucoup n'ont pas manqué de se poser des questions. Celle qui revient sans cesse porte sur l'acte contraire à l'éthique. Cette dernière est censée être de tout instant dans le comportement des uns et des autres membres de ce corps, l'un des plus nobles créé pour sauver toute vie humaine, animale ou végétale. Créé aussi pour éduquer, sensibiliser et surtout accepter l'autre. A sa mise à la retraite, après 37 ans de bons et loyaux services, ce lieutenant avait cette noblesse bien ancrée dans sa tête. Malgré son âge, Lafia Abderazak l'ancien combattant du feu et des flammes, se dit toujours mobilisé pour intervenir ou pour donner les enseignements que sa longue expérience lui avait permis de cumuler. C'est donc avec ses 65 ans qu'il s'est présenté au siège de son ancien employeur et celui de son fils également pompier. Il devait retirer un document administratif nécessaire pour la constitution d'un dossier pour soins à l'étranger. Arrivé au 2e étage, où il avait été orienté, il trouva une porte ouverte qu'il pensa être celle qu'il recherchait : la comptabilité. Il tapota sur la porte pour signaler sa présence et entra. Il se trouva nez à nez avec deux personnes. Une s'avéra être le directeur d'unité. M. Lafia s'apprêtait à les saluer. Il n'eut pas le temps d'achever son geste de déférence et de respect. Le directeur d'unité, se leva de derrière son bureau, renversa tout sur son passage et se jeta sur le lieutenant à la retraite. Tout en faisant entendre à son ancien collègue, un vocabulaire riche en formules insultantes, il le prit par les épaules et le poussa dehors avant de refermer la porte. « Jamais je n'aurai cru vivre pareille situation. Surtout pas dans notre corps où le critère fondamental est la sociabilité, le respect de l'autre, la solidarité et surtout toute l'importance de la hiérarchie. Je n'ai pas dit un seul mot. Je n'ai fait que saluer comme on nous a appris à le faire. Pourquoi ce comportement de quelqu'un que je ne connais pas et qui me connais pas, et dont le seul trait d'union est ce métier qu'il exerce et que j'ai exercé », a affirmé le lieutenant Lafia Abderezek. Le colonel Ferroukhi Mohamed, officier supérieur responsable d'unité, a précisé : « J'étais en séance de travail avec des officiers dans mon bureau. Sans avoir été annoncé, cet homme a fait irruption dans mon bureau. Je n'ai fait que lui demander de sortir. »