Comme ils nous ont habitués à chaque occasion de l'année, les Algériens ont démontré une fois encore leur esprit de solidarité unique et leur dévouement sans limites envers leurs concitoyens. Pendant le Ramadhan, des citoyens dévoués et généreux participent au financement, à la distribution et à l'acheminement de repas chauds et gratuits pour les personnes démunies. Grâce à cette aide, des milliers de personnes nécessiteuses trouvent dans les restos du cœur un endroit chaleureux qui les accueillent l'espace d'un repas. Partout à Alger, on trouve ces endroits de bienfaisance ouverts par des particuliers, qui pour la majorité préfèrent garder l'anonymat. Sans doute par modestie. Dans la commune de Oued Koreïche à Alger, nous avons rencontré une des associations de bienfaisance, comme l'association Ennour de bienfaisance et d'entraide sociale (AEBE), créé en 1988 par quelques personnes à Oued Koreïche. Les responsables de cette association, qui ont préféré garder l'anonymat, assurent que les aides sont majoritairement composées d'argent cotisé toute au long de l'année par les membres de l'association et une autre partie est assurée par des donations privées (nourriture). « Des commerçants, des particuliers ou tout simplement des gens qui découvrent le siège et reviennent une autre fois pour donner des aides à l'association », déclare un des membres. Un autre ajoute : « Parfois, des commerçants au courant de notre projet refusent d'être payés. » Ainsi, légumes, fruits et viandes sont acheminés vers le siège de l'association qui n'est qu'une annexe de l'APC de Oued Koreïche. Dans ce lieu se trouve la cuisine et une salle à manger où est servie une cinquantaine de repas par jour. Le plus remarquable est les 800 à 1000 repas chauds distribués chaque jour dans des couffins. « Tous ces repas sont préparés par des bénévoles qui commencent à travailler dès la prière du matin », affirme un de ces bénévoles. Les nécessiteux sont en majorité des femmes qui viennent trouver de quoi nourrir leurs enfants. « Sans cette association, je ne sais pas comment j'aurais fait pour nourrir mes petits », nous dit l'une d'elles. Les autres personnes sont des travailleurs de chantier ou des SDF. La plupart sont contents des repas qu'on leur distribue et aimeraient bien qu'il y ait plus d'associations comme celle de Oued Koreïche. Un responsable de l'association Ennour regrette que dans la wilaya d'Alger, en dehors de Croissant-Rouge et les Scouts d'Alger, il y a de moins en moins d'associations caritatives. La loi réglementant les associations a sérieusement réduit ces dernières. Pour cette raison, les bénévoles espèrent que les associations de bienfaisance soient encouragées par l'Etat tout au long de l'année.