Le ministre de la Jeunesse et des sports, Yahia Guidoum, ne s'est pas départi de sa verve habituelle en décochant, lors de son passage, hier au forum du journal arabophone El Youm, des fléchettes assassines contre les gens qui font du tort au sport national, toutes disciplines confondues. L'essentiel des interventions a tourné autour de la nécessité des réformes et du projet de décret portant sur les fédérations sportives, adopté la semaine passé en conseil du gouvernement et des clauses y afférentes. Le ping-pong des questions-réponses était vif, et le ministre ne s'est pas fait prier pour répondre aux questions des journalistes. « Des jeunes perdent espoir et ne savent pas où aller. La moralisation est plus qu'essentielle », releva-t-il de prime abord. M. Guidoum signala, dans son discours préliminaire, les axes autour desquels est axé son travail de réforme. « Quiconque s'opposera à la politique de la moralisation et au contrôle des deniers publics sera éliminé. Je n'est jamais procédé à des opérations d'amputation tout au long de ma carrière, mais désormais je le ferai pour éviter la gangrène », avertit le ministre, tout en signalant qu'il est loin d'être le père fouettard ou le messie redresseur de torts. Il débattra dans le détail, tout au long de son « speech », des réformes contenues dans le décret qui entrera en vigueur prochainement. La réforme suggérée s'articule autour de quatre axes cruciaux. Pour cela, il rappellera que le cumul de fonctions sera banni et que son département veillera au grain. Les présidents de fédération ne pourront postuler que pour un seul mandat de quatre ans non renouvelable. A la question de savoir si cette décision s'applique pour les fédérations sportives qui ont déjà tenu leur assemblées générales, M.Guidoum dira que « leur travail sera évalué en temps opportun et que de probables élections pourront avoir lieu, et ce, pour être en conformité avec le nouveau contexte créé par la récente réglementation ». S'agissant du niveau intellectuel requis par la nouvelle loi pour briguer un mandat électif, M. Guidoum relèvera que « des mesures seront mises en place pour mettre un terme à l'illettrisme constaté dans le secteur ». Le ministre ne manquera pas, par ailleurs, de citer quelques exemples criants de responsables se trouvant dans les rouages du sport national, qui ont détourné à leur seul profit des deniers que leur alloue sans compter le secteur de la jeunesse. « On va prendre des décisions contre ces gens-là et une politique radicale doit être entreprise. » Pour l'exemple, il citera l'un d'eux qui a même projeté de vendre 11 000 m2 des terres du secteur. M. Guidoum ne manquera pas de signaler que « 97% des subventions profitent aux seuls administratifs du MJS », dira-t-il amèrement. Evoquant le rôle des maisons de jeunes, le ministre suggérera que les 50% des postes de directeurs de Maison de jeunes soient féminisés. Selon m.Guidoum, « les Maisons de jeunes sont des lieux lugubres et ne profitent à personnes. Aucune humanisation possible n'est entreprise. Mais ce qui laisse les choses se gâter, c'est le laisser-aller au niveau local. Nous nous préparons à concocter des statuts pour les maisons de jeunes et ses dirigeants qui fonctionnent sans organigramme. Par certains endroits, ces maisons de jeunes se sont transformées en salles des fêtes. » Dans les divers, le ministre soulèvera le rapport de travail existant entre les DJS et les dirigeants de club et insistera pour dire que « les DJS seront l'antenne de la Centrale ». Comme il précisera que le mandat des organes dirigeants ne doit pas dépasser la durée de quatre ans. Le ministre évoquera par ailleurs les autres clauses, comme le montant de 20% de chaque subvention accordée à la fédération sportive et qui doit bénéficier aux jeunes dans leur formation. Il parlera aussi des composantes des assemblées générales pour rappeler que 30% de la composante doivent être désignés par le ministère.