La Journée mondiale de l'alimentation, qui coïncide avec la date de la fondation de la Fao, le 16 octobre 1945, a été célébrée cette année sous le signe du « dialogue des cultures ». A l'ouverture de la cérémonie officielle, en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, dont les présidents brésilien Ignacio Lula da Silva et vénézuélien Hugo Chavez, le directeur général de la Fao, Jacques Diouf, a rappelé, hier, les deux défis que l'agence onusienne doit affronter pour atteindre son objectif, défini lors du Sommet mondial de l'alimentation, tenu à Rome en 1996. Celui de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation dans le monde avant l'an 2015. Pour contenir le fléau de la sous-alimentation chronique dans le monde, Diouf rappelle qu'il faudra « renforcer l'efficacité des activités réalisées par la Fao, en collaboration avec les Etats membres ». Ensuite, le responsable de la Fao met en garde contre le risque de fragiliser la durabilité des ressources naturelles de la planète et de son climat, en tentant de satisfaire les besoins à venir en produits alimentaires. Décernant la médaille agricole, la plus haute distinction de la Fao, au président Lula da Silva, Diouf a rappelé les efforts consentis par le dirigeant brésilien pour lutter contre la faim et la pauvreté dans son pays. Et comme pour répondre à ceux qui accusent la Fao d'immobilisme, M. Diouf a annoncé avoir soumis aux 188 Etats membres de l'organisation un plan de réformes qui sera axé autour de priorités absolues comme l'éradication de la faim, le développement agricole soutenu, la garantie de la sécurité hygiénique et sanitaire des aliments, ainsi que la lutte contre les infestations et les maladies transfrontalières animales et végétales. L'autre but poursuivi par la fao, dans le cadre des réformes préconisées par ses experts, c'est celui relatif à la négociation dans le cadre du commerce extérieur pour plus d'équité entre les régions, notamment concernant les produits de base. Mais le cri du cœur de cette célébration, organisée hier au siège de la Fao, est venu du chef de l'Etat italien, Carlo Azeglio Ciampi, qui a dénoncé la course à l'armement, en des termes durs, « une société qui dépense des centaines de milliards et laisse mourir, chaque année, cinq millions d'enfants à cause de la faim, est une société malade de son égoïsme et de son indifférence ». Ciampi, en fin économiste et ancien gouverneur de la Banque d'Italie, a exhorté les pays riches à démontrer plus de responsabilité en consacrant, comme ils s'étaient engagés à le faire lors du SMA, au moins 0,7% de leur PIB (Produit intérieur brut) à l'aide aux pays pauvres et a souhaité qu'il soit permis à ces derniers d'accéder librement au marché des pays industrialisés.