Par M.KHIATI, Agronome. A l'instar des autres Nations, l'Algérie célèbrera le 16 Octobre prochain à travers tout le territoire national, la Journée Mondiale de l'Alimentation, sous le thème retenu par la FAO : "Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crises". L'objectif essentiel de cet évènement planétaire est de sensibiliser l'opinion publique aux problèmes de la faim et de la malnutrition et de mobiliser tous les secteurs d'activités et la société civile pour lutter contre ses fléaux redoutable pour l'humanité toute entière. L'Algérie a déjà fait sienne cette thématique en ce sens qu'elle a exprimé , à plusieurs reprises, dans le concert des nations, l'importance cruciale que représente le développement du secteur agricole et rural dans la promotion économique et social des pays. La faim est également liée à d'autres problèmes. Son éradication contribuera pleinement à la réduction et à la suppression de multiples autres causes de souffrances auxquelles sont livrées de nombreuses franges de la population mondiale. Il n'est pas impensable d'espérer qu'un monde libéré de la faim sera aussi un monde sans extrême pauvreté, un monde sans les signes d'extrêmes de richesses, reflets d'inégalité cruelle de la répartition des vivres, un monde sans guerres et sans conflits et un monde qui ne connaît pas une dégradation généralisée de l'environnement. Ainsi atteindre l'objectif qui réside en la nourriture pour tous exige une mobilisation mondiale et une alliance internationale plus entreprenante contre la faim. Fiat Panis, le leitmotiv de la FAO, prend ainsi toute sa signification. Investir pour mieux produire Le 16 Octobre 2009, et dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l'Alimentation, la FAO focalise sa campagne mondiale sur le thème : "Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise". Il s'agit, à travers ce thème de faire valoir la notion de sécurité alimentaire dans le contexte de la rareté des ressources et de la réduction des denrées alimentaires, suite à la crise économique et financière qui a secoué le monde. La FAO fait remarquer dans une récente note rédigée à l'occasion de la JMA-2009, qu'en : " ces temps où la crise économique mondiale domine l'actualité, il n'est pas inutile de rappeler que tout le monde ne travaille pas dans un bureau ou une usine. La crise n'épargne pas non plus les petits exploitants où vivent et travaillent 70% de ceux qui ont faim dans le monde ". Les indicateurs fournis par la FAO, dans la même note, estiment que l'indice des prix alimentaires a augmenté en moyenne de 52% de mi-2007 à mi-2008 et le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a augmenté de 75 millions en 2007. Par contre, ajoute la même source, les prix des produits alimentaires ont commencé a baisser en juillet 2008, mais cette tendance a la baissé ne marquait pas la fin de la crise alimentaire. D'après le Fond Monétaire International, les cours mondiaux des céréales restent supérieurs de plus de 63% à leur niveau de 2005. Les facteurs qui ont été a l'origine de la crise alimentaire n'ont pas disparu à savoir une productivité agricole faible, un taux de croissance démographique demeurant élevé dans nombre de pays qui sont les pus exposés à l'insécurité alimentaire, un faible accès a l'eau et au régime foncier qui constituent un problème majeur, une fréquence des inondations et des sécheresses restant supérieure a la fréquence moyenne a long terme, outre l'insuffisance des investissements dans la recherche agricole et le développement qui demeurent nettement inférieurs au niveau recommandé, de surcroît, peu orientés vers les cultures les plus importantes pour les pauvres. Pour rappel, lors du Sommet Mondial de l'Alimentation tenu à Rome en novembre 1996, les Chefs d'Etat et de Gouvernement se sont engagés à promouvoir les investissements publics et privés dans l'agriculture afin de réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde d'ici 2015. " En 2003 et dans le de la déclaration de Maputo, note la FAO dans une note éditée à l'occasion de la JMA 2006, ces hauts responsables se sont engagés a affecter au moins 10% de leurs budgets nationaux à l'agriculture et au développement rural pendant cinq (5) ans, au moment où l'aide étrangère à l'agriculture et au développement rural ne cesse de décroître d'une manière significative. Durant les deux décennies écoulées, elle a accusé une chute vertigineuse en passant de 9 milliards de dollars US au début des années 80 à moins de 5 milliards EU à la fin des années 90. Cependant au cours du Sommet des G8 tenu à L'Aquila en Italie le 10 juillet dernier, les huit pays les plus industrialisés rejoints par d'autres pays Africains se sont engagés à mobiliser 20 milliards de Dollars sur trois ans pour lutter contre la faim dans le monde " dont une grande partie des populations d'Afrique et du monde arabe y reste exposée. Dans ce cadre et dans une étude de la Banque Mondiale réalisée en collaboration avec la FAO et le FIDA en 2009, intitulée : " Les Gouvernements africains et arabes doivent se mobiliser sans attendre pour renforcer la sécurité alimentaire ", il est fait état que : " les pays africains et arabes importent au moins 50% des calories consommées par leurs populations ". A cet effet, l'étude suggère trois niveaux pour les politiques visant la réduction de la vulnérabilité liée aux chocs futurs. Il s'agit " du renforcement des filets de protection sociale et l'amélioration de l'accès aux services du planning familial et promotion de l'éducation, d'une part, et la promotion de l'approvisionnement en denrées alimentaires produites par les agricultures nationales et l'amélioration des conditions de vie en milieu rural en s'attaquant au retard de la croissance de la productivité par des investissements accrus en matière de recherche-développement, d'autre part ". Il faut par ailleurs souligner que lors de la tenue du sommet du G8, SEM le Président de la République, Abdelaziz BOUTEFLIKA a souligné la nécessité de revoir les modes de production agricole dans le monde et de promouvoir les règles de l'équité et de la transparence dans le fonctionnement du marché des produits alimentaires.Il avancé en substance que : " l'idée même de révolution verte s'impose comme un passage obligé pour une sortie définitive de l'Afrique du cycle de crises alimentaires". Monsieur le Président a appelé dans son discours à une plus grande mobilisation pour aider les millions d'être humains souffrant de la faim aujourd'hui en disant que : " l'inscription à notre ordre du jour du point relatif à la question de la sécurité alimentaire, qui, du fait de la crise financière et économique internationale, ne manquera pas de se poser en termes d'aggravation de la famine pour des franges entières de la population africaine et en termes d'instabilité accrue sur le continent, est, pour nous, une indication encourageante dans ce sens " , et d'ajouter que : " par sa nature et ses implications multiples sur le développement et la sécurité, cette question doit pouvoir, en effet, recevoir toute l'attention de la part de notre rencontre sur les moyens de remédier aux situations humanitaires d'urgences et sur les moyens d'asseoir un partenariat capable de développer les capacités de l'agriculture africaine " .A l'heure actuelle, estime la FAO, même si l'agriculture semble avoir été relégué à un rang subalterne dans de multiples économies industrialisées, elle doit jouer un rôle premier plan sur la scène mondiale si l'on veut que le fléau de la faim ne soit qu'un mauvais souvenir. Cependant, même si un peu partout dans le monde l'agriculture se débat faute d'investissements qui lui font cruellement défaut, il devient impératif de trouver la manière la plus efficiente de relancer, de revitaliser et de renforcer l'agriculture par l'apport de ressources, tant publiques que privées et plus particulièrement par des investissement publics ciblés visant à encourager et à faciliter les investissement privés notamment par les agriculteurs eux-mêmes.La Journée Mondiale de l'Alimentation-JMA 2009-, dont l'Algérie y célèbre à l'Instar des autres nations, constitue une occasion et une opportunité pour prendre de nouvelles résolutions en vue d'intensifier les investissements dans l'agriculture pour garantir la sécurité alimentaire, cela représenterait une contribution considérable au bien être de tous les habitants de la planète. La politique de renouveau de l'économie agricole et rurale engagée par le secteur de l'agriculture et du développement rural depuis 2008 en Algérie, constitue une réponse pour l'atteinte de la sécurité alimentaire du pays. Aujourd'hui nous avons tant d'hydrocarbures, nous devons y servir pour obtenir tant d'hydrates de carbones. suite et fin.