Le projet d'établissements » est une nouvelle approche dans l'organisation, la gestion administrative et pédagogique de l'établissement scolaire. Ce projet, initié à la faveur des réformes du système éducatif, permettra, d'une part, à ces dernières de s'incruster davantage sur le terrain, et d'autre part, cela ouvrira la voie à l'amélioration d'une manière générale du rendement et de la gestion des structures en question. « Nous sommes en train de réaliser une plateforme pour le projet d'établissements. Nous organiserons, après les conférences régionales, une rencontre nationale afin d'élaborer le cadre général du projet, qui, une une fois adopté, sera finalisé sous forme d'un arrêté qui sera adressé à tous les chefs d'établissement », a affirmé, hier, Boubekeur Khaldi, secrétaire général au ministère de l'Education nationale, lors de la conférence organisée autour du « projet d'établissements » à l'Institut de formation des professeurs et maîtres (IFPM, ex-ITE) de Ben Aknoun. Des inspecteurs de l'éducation et de la formation, des proviseurs, des représentants de parents d'élèves et des syndicats ont été conviés à cette manifestation. Notons que d'autres rencontres régionales ont eu lieu dans la ville de Constantine, à Sidi Bel Abbès et à Ghardaïa. Néanmoins, ce nouveau modèle de gestion des établissements a pour objectif, selon M. Khaldi, de faire participer tous les partenaires et toutes les personnes qui veulent l'amélioration du rendement de l'école. « Ces premières rencontres nous permettront d'avoir un premier cadrage qui fixera les règles de fonctionnement et de comportement. Le projet d'établissements permettra, en somme, une gestion collégiale de l'établissement. Une gestion qui sera élargie à toute la famille de l'éducation, notamment les représentants des enseignants, des élèves et des parents d'élèves, les directeurs et les proviseurs, même l'apport du voisinage sera le bienvenu », a souligné l'orateur, qui a indiqué que par le passé, les parents d'élèves n'étaient que de simples observateurs ; aujourd'hui, avec cette nouvelle stratégie, la donne a changé puisqu'ils seront impliqués directement et pourront même imposer leur vision et leur point de vue. Toutefois, pour la concrétisation de ce projet, il est important de revoir en premier lieu certains textes qui régissent les conseils d'établissement pour notamment donner plus de prérogatives aux représentants des parents d'élèves. « Les textes qui existent ne permettent pas l'émergence des compétences. Cependant, avec les nouveaux textes, les concernés vont avoir plus de liberté et vont pouvoir prendre des initiatives. Nous comptons modifier trois ou quatre textes pour introduire la notion des concours et autres aspects. Le projet d'établissements déterminera également les critères d'accès aux postes de gestion », a soutenu le conférencier, qui estime qu'aujourd'hui, il faut de véritables managers qui ont suivi une formation adéquate dans le domaine de la réglementation scolaire, la relation avec les différents partenaires, les salaires. Le représentant du ministre a annoncé à l'adresse des proviseurs 120 postes. Celui qui aspire à ce poste doit être licencié et inévitablement passer un concours. Celui qui passera ce cap avec brio va suivre une formation résidentielle pour la gestion des lycées d'une durée d'une année. Pour ce qui est des directeurs du primaire et du moyen, 400 personnes seront triées selon la liste d'aptitude. Elles passeront un concours puis suivront une formation par alternance et ce, faute de moyen. Enfin et pour ce qui est des inspecteurs, où le secteur souffre d'un manque flagrant en la matière, les responsables ont dégagé 400 postes pour les trois paliers. Les intéressés passeront un concours puis subiront une formation. « Les formations prodiguées aux proviseurs, inspecteurs et directeurs constituent une sorte d'élément complémentaire du renforcement et de la réussite du projet d'établissements », a souligné l'orateur. Par ailleurs, dans son intervention, M. Missoum, inspecteur général, a déclaré, en tentant d'analyser le vécu des établissements scolaires, qu'il y a eu beaucoup d'échecs et de déperditions, une faiblesse au niveau d'acquisition du savoir et un sentiment de non-satisfaction des performances. Les causes de ce malaise sont multiples : manque de formation et de moyens... Le projet en question va remédier à cette situation. Notons au passage que Mme Younsi, première responsable au niveau de l'Académie d'Alger, a rappelé que le projet d'établissements n'est pas une nouveauté puisqu'il a été appliqué en 1995 et que l'expérience avait malheureusement échoué. Pour M. Khaldi, on ne peut pas parler d'échec du moment qu'il n'y a pas eu une évaluation dans ce sens. Une question alors s'impose : pourquoi les responsables du secteur relancent encore une fois ce projet alors qu'ils ignorent pourquoi il a échoué en 1995 ?