Meriem El Biskria, comme aimaient l'appeler les Algéroises de son époque, est née en 1889, et est décédée le 18 juillet 1961 à Alger à l'âge de 70 ans. Inspirée de la diva el maâlma Yamna, qui a été son modèle, le genre de Meriem Fekkaï typiquement féminin (massamaâ) était très apprécié dans la société algéroise, conservatrice de surcroît. Cheïkha Meriem va se forger auprès de cheïkha Tetma qu'elle ne quittera pas, selon certains témoignages. D'ailleurs, toujours en s'inspirant de ses préceptrices suscitées, cheïkha Meriem Fekkaï a apporté une certaine évolution dans la composition de son ensemble artistique qu'elle ferma à partir de 1935. Car, en termes de nouveautés, elle programma des passages de ballets dansants contrairement aux autres cheïkhate qui ne s'en souciaient guère. Il faut préciser que Meriem Fekkaï débuta sa carrière artistique en qualité de danseuse à l'occasion des fêtes familiales. Aussi, en intérmède des spectacles organisés par Mahieddine Bachtarzi, et ce, à partir de 1928. Meriem Fekkaï ne s'affirma dans la chanson que tard, soit en 1929, car ayant figuré sur un plateau artistique aux côtés de M. Bachtarzi. Là, elle se révéla réellement comme une artiste complète, car au talent de chanteuse, s'ajoute celui de la danseuse traditionnelle, ayant vécu une époque exceptionnelle de la culture algéro-musulmane de l'époque, faisant face au rush des colons. Une époque où ont émergé les Yamna, Tetma, Fettouma Leblidya, Zahia, Leïla Farah, Reinette Daoud, etc. Il faut signaler la générosité de l'artiste, ainsi que celle de son mari Abdelkrim Bensemane avec lequel elle a vécu une quarantaine d'années, sans avoir laissé d'enfant.