Commémoration n Un hommage a été rendu dans la soirée de vendredi, à la regrettée grande dame de la musique hawzie, cheikha Tetma, l'une des plus grandes maâlmate, connue pour sa voix exceptionnelle. Cet hommage s'est déroulé au Mougar et ce, à l'initiative de l'Office national de la culture et de la communication en collaboration avec l'association culturelle Stars de la jeunesse. La soirée commémorative a été marquée, d'abord, par la projection d'un documentaire retraçant la vie et le parcours de la diva, ensuite par un récital musical animé par une pléiade d'artistes dont Zakia Kara Terki, Nadia Benyoucef… De son vrai nom Fatma Thabet Deraz, cheikha Tetma est née en 1891 à Tlemcen. Suite à la séparation de ses parents, elle est élevée au sein de la famille maternelle, les Bensari, une famille où la musique occupe une grande place. C'est vers 10 ans que Tetma découvre son don lorsqu'elle chantonne en accomplissant les travaux domestiques. Tetma s'est d'abord fait une renommée au sein de sa propre famille, puis de son proche voisinage et, après un temps très court, dans toute la ville. Dès lors, elle entame une carrière artistique. Elle devient célèbre à Tlemcen puis au niveau national. Plus tard, Abdelkrim Dali l'intègre dans son orchestre à Alger où elle est très appréciée de ses consœurs, Maalma Yamna, Tamani, Meriem Fekkai, Reinette Daoud et la jeune élève Fadhela Dziria. Cheikha Tetma enregistre plus d'une cinquantaine de disques et sa renommée dépasse même les frontières nationales. Cheïkha Tetma, qui, outre sa voix envoûtante, maîtrise parfaitement le violon, meurt quelques mois avant l'indépendance de l'Algérie, le 22 avril 1962, à l'âge de 71 ans. Près de cinquante ans après sa disparition, la voix exceptionnelle de cheikha Tetma résonne encore dans le cœur de tous les amoureux du chant hawzi et de la musique andalouse. A noter qu'une exposition de photos sur Cheïkha Tetma se tient, dans le hall de la salle El-Mougar. Un autre hommage a été rendu, à titre posthume, à l'un des maîtres de la chanson et musique arabo-andalouse, Abdelkrim Dali, jeudi, à la salle Ibn Zeydoun, et ce à l'occasion de la commémoration du 32e anniversaire de sa disparition. Initiée par la fondation Cheikh Abdelkrim-Dali, et ce sous le patronage du ministère de la Culture, la soirée commémorative a été marquée, dans un premier temps, par la projection d'un film documentaire dans lequel sont retracés la vie et l'itinéraire artistique du légendaire maître du genre arabo-andalou et monument de la musique algérienne. Puis, et dans un deuxième temps, la soirée a été marquée, par un récital musical animé par Behidja Rahal qui a interprété à l'occasion la nouba Raml et Nouri Koufi qui, de son côté, a revisité le répertoire de Abdelkrim Dali. Ainsi, et l'instant d'une soirée, Abdelkrim Dali a été ressuscité, ce qui a permis de révéler ce grand artiste, maître incontesté, aux jeunes générations qui ne le connaissent pas. Yacine Idjer l Abdelkrim Dali, né en 1914 à Tlemcen, est considéré comme un illustre et éminent interprète du hawzi tlemcénien, comme il se révèle, par son doigté, un instrumentiste polyvalent avéré : il joue et maîtrise parfaitement le «r'bab» et le «‘oud». Abdelkrim Dali qui a connu, à l'époque, les grands maîtres du hawzi et du malouf, à l'instar de Yahia Bendali, Boudalfa, Omar Bakhchi, Abdessalam Bensari, Mustapha Brixi et bien d'autres encore comme Cheikh Larbi Bensari, a su mettre, et ce tout au long de sa carrière, à profit les enseignements et expériences acquises comme il a su léguer cet héritage musical, assurant ainsi la transmission et la relève. Abdelkrim Dali, tout en étant au Conservatoire d'Alger, était, en 1971, conseiller à l'Institut national de musique et spécialiste de musique arabo-andalouse, s'est éteint le 21 février 1978, laissant derrière lui un héritage musical «immortel» dont la renommée s'est étendue à tout le pourtour maghrébin.