Dans la nuit de mercredi à jeudi, la commune de Djelida (sud-est de Aïn Defla) a été le théâtre d'une violente émeute nécessitant l'intervention des éléments de l'armée et de la police. A l'origine de ce ras-le-bol, selon des témoignages recueillis au lendemain de cette explosion de colère, une soirée musicale organisée au centre culturel et dont l'entrée a été fixée à 50 DA alors que les jeunes voulaient y assister gratuitement. D'autres témoignages de gens d'un certain âge ont avancé l'argument selon lequel le citoyen de cette commune très conservatrice refuse la tenue d'une telle manifestation à laquelle étaient conviées, selon eux, plusieurs chanteuses et danseuses, ajoutant que « les jeunes de cette commune ont besoin d'emploi, et l'argent doit être dépensé pour aider les personnes au chômage ». Les véritables raisons de ce marasme donc, comme le soutiendront d'autres sources, dont plusieurs membres d'associations de quartier, sont à chercher dans les conditions sociales défavorables de la majorité de la population, composée également de parents d'élèves nécessiteux dont la colère couvait depuis plusieurs jours. En effet, dira ce père de famille, « nous n'avons pas perçu l'aide scolaire pour l'ensemble de nos enfants scolarisés ». A ce propos, nos sources affirment que, depuis plusieurs jours, il y avait foule devant l'APC et la daïra pour réclamer cette prime. Par ailleurs, on apprendra de sources proches de la municipalité que la commune a recensé quelque 5000 élèves issus de familles démunies sur les 76 000 que compte la wilaya de Aïn Defla. A signaler que le président de l'APC et le chef de daïra étaient injoignables jeudi parce qu'ils étaient en réunion avec le chef de l'exécutif. Enfin, il est utile de noter que malgré l'ampleur de ce mouvement, premier du genre selon nos interlocuteurs, on ne déplore aucune victime ni dégât important, à l'exception de vitres brisées au niveau du centre culturel, de l'APC et de la poste. La police de Djelida a ouvert une enquête. Plus au Nord, dans la commune de Aïn Torki, daïra de Hammam Righa, des citoyens craignant pour un équipement flambant neuf d'une salle polyvalente inaugurée le 17 octobre par le wali ont empêché les services municipaux de procéder à son répertoire. Par ailleurs, le même jour, une cantine scolaire inaugurée également par les autorités de la wilaya au niveau de l'école Abdelkader Derri a été fermée le lendemain. Une décision qui a provoqué la colère des parents d'élèves, lesquels ont tout simplement fermé l'établissement en saisissant toutefois les pouvoirs publics.