C'est hier que devait s'achever, à Genève, le 9e round des négociations pour l'accession de l'Algérie à l'OMC. Ce énième rendez-vous est d'autant plus important qu'il devra probablement avoir valeur de test pour la future entrée officielle de l'Algérie à ce temple des négociations commerciales multilatérales. Le ministère du Commerce avait déjà indiqué, à la veille de la tenue de ce round, que les négociateurs algériens « vont devoir travailler sur la base d'un projet de rapport final du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie ». La délégation algérienne a également poursuivi les négociations bilatérales relatives à l'accès aux marchés et présenté les évolutions de la législation algérienne en matière d'économie, de finances et de commerce. Des négociations bilatérales qui ont commencé mardi dernier, soit trois jours avant la réunion du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC. Les Etats-Unis, la Suisse, la Nouvelle-Zélande et la Malaisie sont parmi les pays qui ont confirmé leur accord pour des entrevues bilatérales. Invité de l'émission hebdomadaire de la Chaîne III, « Questions de l'heure », le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, s'est déclaré « optimiste » quant à l'évolution des négociations aussi bien au plan bilatéral que multilatéral. Il a estimé que l'Algérie n'est pas pressée d'intégrer cet espace commercial. Il s'agit, pour lui, d'une étape cruciale qu'il faudra aborder sereinement sans date-butoir ni délai. Il évoquera néanmoins que l'accession de l'Algérie pourrait bel et bien intervenir en 2006. Pour rappel, les USA ont transmis une nouvelle liste de 20 questions écrites au groupe de travail algérien chargé de l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ces questions portent essentiellement sur l'ouverture du secteur des services, la propriété intellectuelle et les aspects liés à l'accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC). Les Américains ont demandé plus de détails sur le régime algérien de protection de la propriété intellectuelle, notamment le système adopté jusque-là par l'Office national des droits d'auteur (Onda) en termes de lutte contre le piratage et la fraude. Les délégués des Etats-Unis ont formulé, par ailleurs, des questions écrites sur la nouvelle loi sur la normalisation et les trois textes d'application portant notamment sur le système d'accréditation et d'homologation des normes algériennes, l'évaluation de la conformité et le contrôle des produits commercialisés sur le marché local. S'agissant du secteur des services, l'offre présentée par l'Algérie prévoit l'ouverture de 11 secteurs et 120 sous-secteurs, dont les banques, les assurances, les télécommunications, l'hydraulique, la santé, le transport ferroviaire, aérien et terrestre. Toutefois, l'Algérie a demandé aux pays membres de l'OMC de lui accorder une période de convergence ou de transition de 3 à 5 ans afin de permettre à certaines entreprises du secteur des services de s'adapter aux nouvelles règles du marché. Cette nouvelle offre a été, selon Mohamed Zâaf, chef de la délégation des négociateurs algériens, accueillie par une satisfaction générale chez le groupe de 20 pays avec lesquels l'Algérie a engagé des négociations sur l'ouverture du secteur des services. Concernant l'offre tarifaire, l'Algérie a proposé, selon M. Zâaf, des pics tarifaires supérieurs à ceux appliqués actuellement, soit 40% tous produits confondus, et un taux de 45% pour les produits sensibles.