Le neuvième round de négociation pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) aura lieu dans deux mois à Genève, siège de l'organisation. C'est ce qu'a annoncé, hier au Palais des expositions SAFEX, le ministre du Commerce, Noureddine Boukrouh, en marge de l'ouverture du 3e Salon international de l'agroalimentaire, Djazagro. En le qualifiant, comme les précédents, de décisif, ce round serait, selon M. Boukrouh, « le bon et le dernier » avant l'entrée officielle de l'Algérie dans cette institution du commerce mondial. Le ministre s'est montré, de surcroît, confiant quant à la réussite, cette fois, de la mission de la délégation qu'il conduira en juin prochain à Genève (Suisse). « Les négociations avancent très bien et il n'y a plus d'obstacles majeurs à l'accession de l'Algérie dans ce temple des négociations commerciales multilatérales », a-t-il déclaré. Il est à rappeler que l'adhésion de l'Algérie à cette grande institution mondiale du commerce, prévue initialement pour la fin de l'année 2004, a été retardée de plusieurs mois. De ce fait, elle aura lieu au plus tôt dans le second semestre de l'année en cours, si bien sûr la délégation algérienne parvient à convaincre les 147 pays membres de l'organisation. L'Algérie, qui a eu, auparavant, le feu vert de l'Union européenne (UE) pour qu'elle commence la rédaction du rapport final clôturant le cycle de négociation, pourrait avoir une nouvelle fois le soutien du vieux continent. Cela surtout depuis que le Parlement a adopté la loi sur les hydrocarbures et l'accord d'association avec l'UE. Dans un entretien accordé à El Watan, l'ambassadeur de l'UE en Algérie, Lucio Guerrato, a affirmé que l'Union européenne, en tant que membre de l'OMC, accordera à l'Algérie son soutien dans les négociations avec cette institution. Toutefois, l'accession à l'OMC n'est pas totalement acquise pour l'Algérie, d'autant plus qu'elle est confrontée aux réticences d'autrespays membres, notamment les Etats-Unis d'Amérique. L'Algérie espère, selon M. Boukrouh, faire aboutir ce processus qui a traîné en longueur, selon certains spécialistes. « L'Algérie a dû accélérer, durant ces dernières années, l'adaptation de sa politique et de sa législation économiques pour les conformer aux règles internationales de l'économie de marché et de la liberté commerciale », a affirmé le ministre. Lors du huitième round, faut-il le rappeler, Noureddine Boukrouh a annoncé au secrétariat de l'OMC les nouveaux engagements pris par le gouvernement algérien pour lever toutes les contraintes signalées. « Je vous confirme que l'Algérie a pris l'engagement de lever les dernières contraintes soulignées dans les questions additionnelles », a-t-il déclaré lors de son intervention devant le groupe de travail chargé du dossier Algérie à l'OMC, au mois de février écoulé. Il a également présenté les nouvelles offres de l'Algérie : « Le gouvernement a décidé un certain nombre de mesures. Il s'agit de la suppression des prix planchers à l'exportation, la suppression de l'obligation d'investir dans la production pour les grossistes importateurs de médicaments et l'élimination de la mesure concernant la limitation à 50% de la production dans les zones franches pouvant être écoulée sur le territoire national... » Les pourparlers lors de la huitième rencontre étaient axés sur l'examen de l'avant-projet du groupe chargé du dossier Algérie. Les deux parties ont passé en revue aussi le développement des négociations bilatérales sur l'accès aux marchés. Des rencontres bilatérales s'étaient tenues avant même le round de février, en présence des représentants des Etats-Unis, de la Suisse, de l'Australie, de l'Uruguay, de la Nouvelle-Zélande, de Cuba et de la Turquie.