L'inspecteur Taha et son apprenti ont réussi à trouver l'intoxicateur alimentaire, grâce au ministre du Commerce. Il les a introduits dans la villa du puissant Boumekrach qui reçoit du monde pour une réception-f'tour tout compris. Le soleil se couchant joliment sur la mer, le ministre du Commerce, suivi des deux enquêteurs, vient d'entrer dans l'antre du malin, villa luxueusement décorée de produits alimentaires de toutes sortes. Devant la piscine remplie de Mouzaïa-citron, seule touche nationaliste de Boumekrach, les convives discutent tout en prenant des entrées chaudes ou froides disposées sur de grandes tables, l'adhan du Maghreb venant de retentir. D'autres ministres sont là, deux ou trois généraux, des intermédiaires, un médecin, des ambassadeurs. L'apprenti s'est rué sur les tables : - Inspecteur ! Du caviar de Chine ! L'inspecteur Taha n'a pas le cœur à manger. Il a tout juste avalé un bol de chorba et s'est mis à enquêter, en tournant entre les tables, reniflant les plats et les invités. A un moment, toute l'assistance baisse la voix et se retourne. Boumekrach, le maître de cérémonie, vient d'arriver. Grand, avec un énorme ventre, il rejoint ses convives. L'apprenti, bouche pleine, retrouve l'inspecteur : - Alors, inspecteur, on l'embarque ? - Ça marche pas comme ça ici. En fin de soirée, après une discrète visite dans la cuisine et pendant que les invités regagnent leurs voitures, l'inspecteur se rapproche du ministre du Commerce : - Vous pouvez m'avoir une audition chez le Président ? - Vous êtes fou ? Vous croyez qu'on peut demander quelque chose au Président ? ! - C'est dans l'intérêt national, Monsieur le ministre. Je ne parlerai pas de la limonade égyptienne... Le ministre réfléchit. - Je vais voir ce que je peux faire. … A suivre