A la recherche de Boumekrach, l'inspecteur Taha et son apprenti sont au Club des Pins, invités au f'tour chez le ministre du Commerce. La table est incroyablement belle, et l'apprenti commence vraiment à aimer son métier. Au dessert, des kiwis coréens, nappés d'une crème anglaise aux pruneaux grecs concassés en Italie, l'inspecteur Taha est entré dans le vif du sujet : - Monsieur le ministre, connaissez-vous un certain Boumekrach ? Sans lever la tête, le ministre répond, tout en avalant une bouchée de brioche marocaine fourrée au chocolat suisse : - Bien sûr, c'est mon voisin. Un homme élégant, il mange bien et importe beaucoup mais toujours avec un crédoc. Se servant un verre de limonade égyptienne, il reprend : - D'ailleurs demain, il fait une réception f'tour. Si vous voulez, on y va. Les deux enquêteurs sont trop contents, tout est bien tombé. L'inspecteur Taha murmure à son apprenti : - Le flair, apprenti, le flair. Apprends. Ils quittent la table puis la maison du ministre, avec un rendez-vous pour le lendemain et la promesse de ne rien divulguer à la presse en ce qui concerne la limonade égyptienne. Le lendemain, ils reviennent et les enquêteurs retrouvent le ministre du Commerce dans son jardin, en train de découper un buffle indien à la scie : - Monsieur le ministre... Mustapha Benbada lève la tête : - Ah oui, bonjour messieurs. Ce buffle n'a pas de cœur, est-ce bien normal ? C'est peut être un montage fait à Bordj Bou Arréridj ? Le ministre se relève et entre se laver. Puis après avoir enfilé un smoking, les trois hommes sortent pour la réception de Boumekrach, à 20 mètres. L'entrée est monumentale, une énorme porte en bois de corne de vache laitière, encadrée de deux têtes de mouton posés en haut de colonnes de marbre. Le préposé à l'entrée, en veste rouge de cheval, se courbe solennellement - Monsieur le ministre... bienvenue. Le maître vous attend. … A suivre.