L'inspecteur Taha et son apprenti sont partis au Club des Pins où ils ont finalement retrouvé Boumekrach. Mais il est intouchable, comme la plupart des gens qui vivent dans ce coin. Seule solution, une intervention d'en haut. Pas de Dieu, mais juste en dessous. Les deux enquêteurs sont assis au bas d'un immeuble d'une cité populaire. Quelques tables de vendeurs sauvages traînent, où l'on propose du fromage avarié, pains au mazout et chocolat du Ramadhan 2009. Ils sont assis, attendant l'heure du f'tour et une réponse du ministre du Commerce parti en audition présidentielle, pour une éventuelle rencontre avec le chef suprême de toutes les armées et de tous les estomacs. L'inspecteur regarde les tables. - On ne les arrête pas inspecteur, avertit l'apprenti. Je suis dans mon quartier. Il est 19h, l'heure du f'tour approche, ils sont invités chez la mère de l'apprenti. - Rachid Taha le chanteur, c'est votre famille inspecteur ? - Non, je suis un Taha de Jijel. - Taha comment ? - Hussein Taha. - Comme Taha Hussein ? - Oui. Sauf que c'est Hussein Taha. Comme Hussein Dey. L'adhan vient de retentir. - L'apprenti !!! Venez manger !! Sa mère l'appelle, les deux enquêteurs montent dans l'appartement. - Ne me dis pas que ta mère t'appelle apprenti ? - Si. Tout le monde m'appelle comme ça. - Et tu as un nom, un prénom, une date de naissance ? Dans l'appartement. La sœur de l'apprenti les accueille avec le sourire : - Apprenti, tu m'as amené ma crème Nivea de saisie ? Sur la table du f'tour, un peu de tout. Des boîtes de thon, entre autres. L'inspecteur a un doute : - On dirait des produits saisis... - Faut bien vivre, inspecteur. Dix minutes après le début du repas, le téléphone de l'inspecteur sonne : - Allo ? Oui. Oui. Merci. L'inspecteur raccroche, puis ménage un peu le suspense. Il finit par dire, entre deux boulettes de sfirya : - Le président nous attend demain. … à suivre.