Le débat sur la laïcité, dont la loi boucle cette année un siècle d'existence est relancé. Nicolas Sarkozy, qui est également le ministre en charge des Cultes, demande une adaptation de la « laïcité à la française », telle que définie par cette loi de 1905, tandis que le président Chirac et le Premier ministre Dominique de Villepin réaffirment leur attachement à la loi de 1905. Le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi la création d'une « commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics ». Elle sera présidée par Jean-Pierre Machelon, professeur à l'université Paris-V René-Descartes et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études. Trois dossiers principaux sont confiés à cette commission : les modalités des relations entre les communes et les cultes ; l'articulation entre les associations cultuelles régies par la loi de 1905 et les associations régies par la loi de 1901, et enfin le régime fiscal des cultes. Un communiqué du ministère de l'Intérieur précise que la commission Machelon présentera en juin 2006, « des propositions opérationnelles passant, le cas échéant, par des ajustements législatifs et réglementaires ». Ce qui n'a pas manqué de faire réagir la tête de l'Exécutif. A l'occasion du centenaire de la Fédération des protestants de France (FPF), vendredi, le président Chirac, dans un message lu par Dominique de Villepin, a souligné que la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat avait permis « à la France de vivre, jusqu'à cette aube du XXIe siècle, dans un climat de liberté, de concorde et de tolérance religieuse ». Dominique de Villepin a réaffirmé sa « conviction » que ce texte « permet de répondre aux difficultés » et « aux attentes des différentes religions ». M. de Villepin a estimé que c'est « dans le cadre » de cette loi que « nous pourrons reconnaître la place des musulmans de France au sein de la République laïque ». « Qu'il s'agisse de la création du Conseil français du Culte musulman, de la loi sur le port des signes religieux à l'école ou de la mise en place d'une fondation pour les œuvres de l'islam, ces progrès ont été accomplis dans le cadre de la loi de 1905 », a-t-il souligné.