Après un impressionnant festin de deux saisons (7 titres), la génération dorée du FC Barcelone (Valdés, Puyol, Piqué, Xavi, Iniesta, Messi...) se remet à table, en espérant que le régime forcé n'est pas pour tout de suite. Comment trouver encore la motivation quand on a déjà tout gagné ? C'est le cas pour trois cadres du Barça : le défenseur et capitaine Carles Puyol et le fabuleux duo de milieux Xavi et Iniesta. A leur palmarès, une Coupe du monde (2010) et un championnat d'Europe (2008) avec la sélection nationale, un Mondial des clubs (2009), deux Ligues des champions (2006, 2009), quatre Ligas (2005, 2006, 2009 et 2010) et une coupe du Roi (2009) avec le Barça. Pour ne citer que les plus gros titres. Heureusement pour le FC Barcelone, il compte dans ses rangs des joueurs avec un palmarès à garnir et un appétit vorace. L'attaquant David Villa, l'une des deux recrues de l'intersaison (avec Adriano), a tout gagné avec la sélection espagnole (Euro-2008 et Mondial-2010), mais il a encore un CV un peu léger en club : deux coupes du Roi (2004 et 2008), avec Saragosse puis Valence. A Barcelone, «MaraVilla» est venu chercher la Liga et la Ligue des champions. Il y a aussi les déçus du Mondial en Afrique du Sud : l'Argentin Lionel Messi, le Brésilien Daniel Alves et le Français Eric Abidal. Alves, remplaçant avec la Seleçao, Messi, jamais à l'aise avec l'Argentine, et Abidal, qui a sombré avec la France, sont ravis de retrouver leur club et désireux de repartir sur de bonnes bases.
«Toujours des choses à améliorer»
Collectivement, il existe aussi une motivation de taille : devenir la première équipe espagnole depuis la «Dream team» de Johan Cruyff (Barça 1991-1994) à remporter au moins trois Ligas d'affilée. «Nous ne manquerons pas d'ambition», a d'ores et déjà prévenu le jeune milieu de terrain Sergi Busquets, impressionnant au Mondial. «La saison dernière, nous avons démontré qu'on ne baissait pas la garde même quand on gagnait des titres, a-t-il assuré. Nous jouons toujours pour gagner.» Des joueurs qui ne baissent pas la garde. Et un entraîneur, l'exigeant «Pep» Guardiola, qui veillera à leur implication totale et permanente. Le Barça s'est déjà adjugé la Supercoupe d'Espagne, en dominant le FC Séville, son successeur au palmarès de la coupe du Roi la saison dernière. Après un faux pas à Séville (défaite 3-1), il a magnifiquement réagi au Camp Nou (victoire 4-0). «Le niveau du match retour était très élevé», s'est félicité Guardiola, avant de placer la barre très haut : «Le défi est d'obtenir cette intensité et cette attention pendant longtemps.» C'est une évidence, l'entraîneur, vainqueur de deux Ligas en deux saisons, ne laissera pas ses joueurs tranquilles : «Il y a toujours des choses à améliorer, les combinaisons entre joueurs, la qualité des entraînements, la préparation mentale...» Mais il faudra voir si la gestion du cas Ibrahimovic, qui se sent mal aimé et qui pourrait partir, ne laissera pas quelques séquelles dans le vestiaire.