Après quatre années jalonnées d'une impressionnante série de victoires, l'entraîneur Josep Guardiola a annoncé, vendredi, son départ du FC Barcelone, qu'il a mené à des sommets, à la fin d'une saison 2012 un peu plus décevante. «Quatre ans comme entraîneur, c'est une éternité. Je suis vidé et je dois me reposer», a expliqué Guardiola, 41 ans, très ému, lors d'une conférence de presse, en présence de nombreux joueurs du club catalan comme Xavi, Iniesta ou Puyol. «Pour l'instant, je n'ai pas envie d'entraîner. Je continuerai bientôt comme entraîneur, mais je ne peux remplir ce vide si je reviens tout de suite. Je n'en ai pas envie. Le temps arrive à tout user» a affirmé Guardiola qui serait remplacé par son ami et adjoint, Tito Vilanova, 42 ans. «Je m'en vais en paix avec moi-même, avec la sensation d'un travail bien fait. Et je le dis après avoir perdu deux titres», a-t-il ajouté en faisant allusion à la Ligue des champions et au Championnat d'Espagne. Le président du Barça, Sandro Rosell, a rendu un hommage appuyé «au meilleur entraîneur de l'histoire du club»: «Merci Pep, pour avoir perfectionné un modèle de football qui ne pourra plus jamais être perfectionné !». Et les joueurs n'ont pas tari d'éloges non plus, à commencer par Lionel Messi qui a préféré rester à l'écart, «trop ému» pour assister à la conférence de presse. «Je veux remercier du fond du coeur Pep pour tout ce qu'il m'a apporté dans ma carrière professionnelle et sur le plan personnel. Un triste jour pour moi à cause de la décision de Pep, quelqu'un qui nous a toujours traités comme ses fils», renchérit le défenseur brésilien Daniel Alves Guardiola, un entraîneur passionné, proche de ses joueurs en tant qu'adepte de la discipline, tourne donc une page sur un palmarès hors pair en dépit d'une fin de saison moins glorieuse. Le club blaugrana, battu 2-1 au Camp Nou par le Real lors du Clasico et accusant sept points de retard sur les Madrilènes, a pratiquement perdu son titre de champion d'Espagne. Quatre jours plus tard, il a encaissé un nouveau coup dur: l'élimination en demi-finale de la Ligue des champions, dont il détient le trophée, face à Chelsea. Guardiola, à la tête du Barça depuis 2008, a pourtant mené le club vers d'incroyables sommets: deux Ligues des champions (2009, 2011), deux Mondiaux des clubs (2009, 2011), trois Liga (2009, 2010, 2011), une Coupe du Roi (2009), deux Supercoupes d'Europe (2009, 2011) et trois Supercoupes d'Espagne (2009, 2010, 2011).Et ce n'est pas encore terminé! Les Barcelonais auront encore une chance d'enrichir leur palmarès le 25 mai, en finale de la Coupe du Roi, face à l'Athletic Bilbao. Comme joueur, puis comme entraîneur, Guardiola signe un parcours qui force le respect et l'admiration. Même s'il a connu quelques ratés: une fin de carrière anonyme sur les pelouses (AS Rome, Brescia, Qatar et Mexique) et une gestion parfois houleuse de joueurs à fort caractère depuis le banc.