Après avoir raté sa saison en championnat malgré une troisième place acquise dans les deux dernières journées, à 12 points, très loin du leader, la JSK a finalement atteint son objectif fixé, celui d'atteindre la finale de la Ligue des champions. Dire que c'est impossible, c'est aller vite en besogne puisque la JSK a atteint ce stade à deux reprises (1984 et 1996) et ternir au mérite de ceux qui ont remporté deux fois le trophée suprême des clubs continentaux en 1981 avec la bande à Khalef et 1990 avec Fergani qui était aussi joueur en 1981. La JSK est la seconde équipe algérienne après l'USM Alger à atteindre, pour la première fois, la finale de la Coupe des champions dans sa nouvelle formule. Le mérite de la bande à Geiger est grand, car au départ personne ne donnait cher de sa peau. Lors du tirage au sort effectué en juin dernier, même les plus optimistes des bookmakers n'avaient pas parié cher sur les chances de qualification de cette équipe cuvée 2010/2011, à l'exception du président du club, Moh Cherif Hannachi, qui avait déclaré que le coup était jouable et qu'une place en finale était à la portée de ses poulains. Et pour cause, la JSK s'était retrouvée dans le groupe de la mort avec les deux meilleures formations égyptiennes du moment, Ahly du Caire et l'Ismaïly de Ismaïlia, et le dernier finaliste de cette compétition, les Nigérians du Heartland de Owerri (ex-Iwanwaniw). La JSK était partie pour minimiser les dégâts en se donnant tous les moyens nécessaires de préparation, dont deux stages à l'étranger au Maroc et en France, durant lesquels elle avait affûté ses armes et surtout son potentiel physique. Elle devait entrer dans la bataille sans aucun match de compétition dans les jambes. Les Kabyles ont de suite frappé les esprits en allant s'imposer à Ismaïlia grâce à Belkalem lors de la première journée. Pour la seconde journée, avec la réception du Heartland, l'équipe avait montré deux visages. L'un blême en première période, et l'autre joyeux en seconde période, qui leur avait permis d'inscrire le but victorieux par Hamiti, et ce, avant d'affronter le Ahly. les camarades de Douicher ont réussi à faire plier le Ahly grâce au jeune Ziti. Ainsi, les Kabyles ont atteint leur objectif avant même que le rideau ne tombe sur cette phase de poules. Il ne reste plus aux Canaris qu'à marquer les esprits en terminant cette phase invaincue à la première place. Et surtout préparer cette fameuse demi-finale. D'ailleurs, le coach Geiger, qui avait tenu à saluer «la victoire avant tout du groupe qui a su se transcender», nous dira : «Désormais, il nous faudra penser à cette demi-finale qui nous attend. Les deux prochains matches face à Ismaïlia et Heartland nous permettront de faire tourner notre effectif et d'avoir plus de compétition avant ce dernier écueil.» En fait, le Suisse ne veut pas trop griller les étapes, lorsque l'on sait que tous les fans attendent son équipe en finale avec le trophée en main. «Nous sommes en train de faire notre petit bonhomme de chemin sans trop de casse et nous prenons les matches un par un comme ils viennent. On ne doit pas se projeter déjà dans la finale. Nous nous étions fixé comme objectif dans un premier temps la phase de poules, puis la finale, deux objectifs atteints. Il nous reste à assurer notre première place pour éviter le premier groupe censé être le plus fort des quatre équipes en lice, mais cela ne veut rien dire au passage, car le second peut être aussi fort. Jouons d'abord la première manche de cette finale puis on parlera de la finale. Ne grillons pas trop les étapes.»