Le responsable de l'éducation de Tizi Ouzou a insisté sur l'obligation de résultats à la hausse sous peine de sanctions. La rentrée scolaire à Tizi Ouzou s'annonce plus que jamais tendue. Les réunions qui se sont tenues entre le directeur de l'éducation et les directeurs des établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou ont donné lieu à une véritable mise en garde de la tutelle. Cette dernière ne lésinera sur aucun moyen pour non seulement combattre les menaces des syndicats mais sévir aussi contre ce qu'elle considère comme «absences de complaisance». Le directeur de l'éducation a prévenu les chefs d'établissements que les personnels qui cumuleront trois congés de maladies successifs seront soumis obligatoirement à un contrôle médical sur convocation de la CNAS. Le responsable de l'éducation à Tizi Ouzou a également insisté sur l'obligation de résultats à la hausse sous peine de sanctions. Les établissements sont tenus ainsi de décrocher un taux de réussite au BEM supérieur à celui obtenu en juin dernier. Si, par exemple, un établissement a obtenu 90% de réussite en juin dernier, l'année prochaine il doit faire mieux sous peine de sanction. Sauf que le directeur de l'éducation n'a pas soufflé mot sur la surcharge des programmes, le désintéressement des élèves, la violence scolaire, le surmenage et la fatigue induite par la mise en application du nouveau week-end. Au regard des emplois du temps remis aux professeurs, les élèves seront soumis à un rythme infernal avec sept heures de cours par jour et 1h à 1h30 de repos à midi. Beaucoup d'enseignants ont reçu des emplois du temps très chargés avec 27 heures de cours par semaine. Tous les mois, les enseignants sont soumis à une obligation d'achèvement des programmes. Il faut expédier les cours sans penser à la compréhension de l'élève. Il faut souligner que beaucoup d'enseignants, ne pouvant plus supporter les pressions de la tutelle conjuguée à la violence scolaire, ont choisi, par dépit, le départ à la retraite. Parmi ces cas, figurent des enseignants de langue française, qui viendront aggraver encore le manque évident en professeurs et en instituteurs de français. Or, il est impératif, faut-il le rappeler, de combler le manque d'effectifs dans l'encadrement au niveau du primaire, du moyen et du secondaire. L'année dernière une enseignante d'histoire et de géographie à Bouzeguène avait cumulé, à elle seule, les quatre niveaux du CEM. Comment, dans ces cas de figure, peut-on parler d'enseignement de qualité quand l'intérêt des élèves disparait derrière des considérations économiques ? La prise en charge des élèves dans les cantines scolaires suscite également beaucoup d'interrogations. De nombreux élèves sont privés de cantine sans aucune raison. Sur quels critères se base-t-on pour admettre des élèves au repas scolaire ? Le pourcentage d'échec est à comptabiliser dans cette frange éloignée injustement de la cantine alors que le ministre à mainte fois insisté sur l'admission de tous les élèves au resto scolaire. La gestion des cantines est pointée du doigt avec des menus dérisoires alors que les budgets ne sont pas entièrement dépensés. Autant dire que la réussite des réformes dépend de la prise en charge des nombreux problèmes récurrents auxquels on n'apporte aucune solution.