Avoir accès à une chambre universitaire est tributaire des résultats de certains examens médicaux. Le dossier d'hébergement des étudiants doit être complété par des analyses telles que la recherche de BK(x3), c'est-à-dire l'analyse de trois crachats à la recherche de la tuberculose, du groupage, de la glycémie, la recherche des virus des hépatites B et C, et du VIH/sida. L'exigence de ces documents médicaux est injustifiée, selon des médecins spécialistes. Le dépistage ou la prévention de certaines maladies telles que la tuberculose nécessite une simple radiographie et un certificat de médecine générale. Le certificat de phtisiologie est d'ailleurs injustifié. «C'est un certificat qui ne sert à rien dans le diagnostic ou le dépistage de la tuberculose. D'ailleurs, le Comité national de lutte contre la tuberculose a exigé depuis des années la suppression de ce document. Mais les institutions de l'Etat continuent à exiger ce certificat tel que préconisé par la loi de 1949 pour chaque demande d'emploi ou inscription dans un établissement», s'indigne le Pr Nafti, membre du Comité national de lutte contre la tuberculose et chef de service de la clinique des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha Pacha. Il tient à dénoncer ce qu'il qualifie «d'aberration et de non-sens» et demande à ce que les autorités de tutelle (direction de la prévention au ministère de la Santé) rappellent aux praticiens les règlements en vigueur dans notre pays. «Il est urgent de mettre fin à ces dérives», a-t-il souligné en précisant que pour des raisons de prévention ou de dépistage de cas de tuberculose pulmonaire, une radiographie thoracique est largement suffisante. Il lance ainsi un appel aux autorités sanitaires et aux spécialistes (pneumologues) pour mettre fin à toute «dérive».