«Il est plus évident que jamais que nous devons accélérer les efforts et poursuivre la recherche de nouveaux moyens innovants de faire barrage à la tuberculose si nous voulons atteindre nos cibles», indique l'organisation dans un communiqué adressé cette année à tous les pays membres. «Nous avons fait des progrès considérables. Toutefois, il est évident qu'il faut d'urgence en faire plus, le faire mieux et le faire plus rapidement. Le thème de l'innovation montre la nécessité de réorienter l'action», ajoute le même document. Même si, après des années d'inactivité, la recherche contre la tuberculose a fait d'importants progrès, il est très important aujourd'hui de trouver davantage de ressources pour transformer les découvertes scientifiques en médicaments, produits diagnostiques et vaccins innovants et plus perfectionnés. Pour l'OMS, il faudra étudier comment rendre les services antituberculeux plus accessibles et rentables. Le plan mondial demande un engagement de 1,1 milliard de dollars pour la recherche antituberculeuse en 2010, mais il y a un déficit de financement de 0,6 milliard de dollars, selon la même source. Près de 2 millions de personnes meurent de la tuberculose tous les ans, aussi la recherche dans ce domaine ne peut attendre. Même si la proportion de personnes atteintes de la tuberculose dans le monde décline chaque année depuis 2004 et le taux de mortalité diminue. Toutefois, de par le monde, les chiffres officiels de l'organisation révèlent qu'une personne sur trois qui tombe malade de la tuberculose ne réussit pas à bénéficier en temps utile d'un diagnostic exact et d'un traitement efficace. La tuberculose, toujours bien là au XXIe siècle en Algérie mais chose qu'il faut signaler, aucune enquête n'a été réalisée pour expliquer l'état des lieux de cette maladie alors que l'épidémie de la tuberculose va même en s'aggravant. Vingt mille nouveaux cas de tuberculose -- dont 10 000 cas de tuberculose contagieuse -- sont enregistrés annuellement en Algérie, a révélé le Pr Habib Douaghi, chef de service pneumologie et phtisiologie du CHU de Beni-Messous. La tuberculose est une maladie infectieuse et contagieuse facile à diagnostiquer avec 100 % de chances de guérison, a indiqué le Pr Douaghi et c'est dans le nord du pays que 70 % de l'ensemble des cas de tuberculose sont détectés, soit une incidence de 72,23 cas pour 100 000 habitants. Selon les experts, la détérioration du cadre de vie en milieu urbain et l'extension anarchique des zones urbaines au détriment des espaces verts et du respect de l'hygiène sont à l'origine de ces cas de tuberculose. Elle est reconnue par une toux chronique, une forte fièvre, une perte de poids et des expectorations sanguinolentes sont les principaux symptômes de cette infection, a précisé le Pr Douaghi qui recommande, dès l'apparition de ces signes, des tests intradermiques, une radiographie pulmonaire et un examen des respirations. Il a, par ailleurs, rendu hommage aux spécialistes algériens pour leur rôle durant les années 1980 dans la confirmation de l'efficacité du traitement de courte durée (six mois) qui a été adopté par certains pays développés. Selon M. Douaghi, l'Algérie a procédé depuis les années 1980 à l'ouverture de centres spécialisés dans la lutte contre la tuberculose au niveau de chaque wilaya. Il a, cependant, mis en garde contre les risques de rupture de stocks de médicaments et de vaccins (BCG) contre cette pathologie, appelant à cet effet à assurer les médicaments nécessaires au niveau de tous les établissements hospitaliers en vue d'éviter d'éventuelles complications. Il a, en outre, appelé à assurer les médicaments et les vaccins qui protègent les enfants et les adultes, à prendre en charge les tuberculeux et à les inciter à prendre correctement leur traitement pour vaincre la maladie. Qu'est-ce que la tuberculose ? La tuberculose est une infection qui touche principalement le poumon mais aussi, de façon moins fréquente, d'autres organes. L'infection est due à une mycobactérie, le plus souvent Mycobacterium tuberculosis. La pandémie liée au HIV a, également, entraîné une forte progression de la maladie tuberculeuse, ces deux infections étant fréquemment associées. Un patient HIV avec un système immunitaire déficient a cinquante fois plus de risque de développer la maladie. La tuberculose pulmonaire se manifeste le plus souvent par une toux prolongée, des expectorations (crachats) hémoptysiques (contenant du sang), une douleur thoracique et dans les cas graves par des difficultés respiratoires. Ces symptômes sont généralement accompagnés par une baisse de l'état général, une perte de poids, une fièvre modérée et des sudations nocturnes. La tuberculose peut également se disséminer dans tout l'organisme, on parle alors de tuberculose miliaire. Elle se transmet d'être humain à être humain par voie aérienne. Lorsque le patient tousse ou parle, il produit de minuscules gouttelettes contenant des bactéries qui restent dans l'air. Ces bactéries en suspension sont respirées par d'autres personnes qui sont ainsi contaminées. Environ 10 % des personnes contaminées vont développer la maladie. Les autres localisations de la tuberculose ne sont en principe pas contagieuses. Comment peut-on prévenir cette infection ? Bien qu'offrant une protection partielle, la vaccination par le BCG (Bacille de Calmette et Guérin) est recommandée dans les pays en voie de développement où le risque de contracter la maladie est très important. Une immunosuppression grave, comme dans le cas du SIDA, est par contre une contre-indication au vaccin. Lorsqu'une tuberculose pulmonaire est suspectée et diagnostiquée chez un patient, des mesures protectives doivent être mises en place pour le personnel de santé et l'entourage du patient. Cela implique l'isolement du patient et la mise à disposition de protections respiratoires (masques) pendant la phase contagieuse. Une fois le traitement efficace, l'isolation est levée. Un suivi médical doit être proposé au personnel de santé et à l'entourage du patient. Le test de Mantoux (petite injection sous la peau) permet de détecter une éventuelle contamination. Son interprétation est par contre plus difficile lorsque la personne a été vaccinée au préalable ? Enfin, un dépistage aussi précoce que possible est important pour les patients présentant un système immunitaire déficient comme dans le cadre d'une atteinte par le HIV. Une prophylaxie antibiotique préventive peut être prescrite en cas d'une immunité fortement abaissée.n