Des parents nous ont écrit pour se plaindre de la manière dont des chefs d'établissement ont appliqué la circulaire ministérielle relative à la reprise des élèves recalés en fin de cycle. La réponse que nous pouvons leur donner est la même : faire un recours auprès du chef d'établissement, contacter les anciens professeurs de votre enfant pour de plus amples informations ou à la limite se rendre à la direction de l'éducation de votre wilaya (service de la scolarité). A l'évidence, c'est le déficit en communication de proximité qui a généré ce genre de malentendu entre l'administration et les parents. Certes, le ministre en personne a longuement expliqué les détails de cette circulaire à travers une conférence de presse, mais ce n'est pas tout le monde qui lit la presse. Il aurait fallu que cette circulaire soit affichée en bonne place au niveau du hall d'entrée de chaque établissement. Par ailleurs, l'association des parents est interpellée par cette situation qu'elle se doit d'éclaircir en nouant contact avec l'administration. Mieux, certains chefs d'établissement - rompus au dialogue et à la collégialité - prennent les devants pour prendre attache avec le bureau de l'association. Il est tout de même navrant de constater que les réflexes hérités du temps du parti unique persistent encore dans la gestion des établissements. La rétention d'information et le refus du dialogue sont les sources premières du divorce entre les parents et l'école. M. Ali B. (Bab Ezzouar - Alger) Ma fille est en 3e année primaire. Chaque matin, elle remplit son cartable de la totalité des livres et des cahiers dont elle dispose. Le poids excessif du cartable la gêne dans ses déplacements - l'école étant située à 1 km du domicile. Selon elle, c'est sa maîtresse qui leur aurait imposé ce drôle de rituel matinal. Contactée, l'enseignante a confirmé cet ordre donné à ses élèves. Elle le justifie par la non-disponibilité de la totalité des livres, ce qui a, selon elle, retardé la finalisation de l'emploi du temps de la classe. Est-ce que cette situation est normale ? Réponse : Evidemment qu'une telle torture - car c'en est une - relève de l'inconscience professionnelle. En pleine croissance, fragile de surcroît, l'enfant de neuf ans ne peut que souffrir en portant un si lourd fardeau. Depuis un siècle maintenant que les médecins d'hygiène scolaire ont tiré la sonnette d'alarme sur les dangers des cartables surchargés. La scoliose (déformation de la colonne vertébrale) en est la conséquence première. Elle a pour origine - outre le poids excessif du cartable - le mauvais maintien de l'élève derrière son pupitre pendant les longues et fastidieuses séances de lecture et d'écriture, l'absence de gymnastique de maintien et celle d'éducation physique digne de ce nom. Il ne faut pas confondre la séance de 15 mn où les écoliers sont livrés à eux-mêmes dans la cour ou le préau (s'il en existe) avec les mouvements coordonnés et étudiés de l'EPS. Nos élèves du primaire sont privés de cette discipline scolaire importante pour leur épanouissement. Il est vrai que le casse- tête du cartable « plein à craquer » se retrouve dans presque tous les systèmes scolaires qui privilégient les « têtes bien pleines à celles bien faites ». On retrouve ces situations dans les pays qui favorisent les programmes encyclopédiques, les méthodes du parcœurisme et l'enseignement magistral à outrance. Un tel régime pédagogique nécessite l'enfermement de l'élève la journée durant entre les quatre murs de sa classe. Il impose un emploi du temps touffue lequel renvoie directement à cette torture décrite par ce parent. Quant à l'argument de la non-disponibilité de l'emploi du temps, il ne tient pas la route après deux mois de travail. Ce n'est pas le manuel qui dicte la marche à suivre pour l'enseignant, mais le programme et le savoir-faire. Avez-vous vu le chef d'établissement pour lui confier vos inquiétudes ?