Le premier Festival national de la photographie d'art se déroule au Musée algérien de l'art moderne et contemporain (Mama) jusqu'au 10 novembre 2010. La photographie d'art est enfin mise en valeur. Le Musée algérien de l'art moderne et contemporain (Mama) abrite le premier Festival national de la photographie d'art (Fespa). Le voyage «Essafar», est le thème choisi pour cette première édition. «On a choisi le thème du voyage, manière d'évoquer la connaissance de l'autre. Quand on va à l'étranger, on prend un appareil photo. On veut retrouver cette ambiance une fois rentré chez soi», a expliqué nous a expliqué Mohamed Djehiche, commissaire du festival et directeur du Mama, lors du vernissage de l'exposition dans la soirée du lundi 20 septembre. «Il y a eu deux expositions de photographies lors de la célébration ‘Alger, capitale de la culture arabe 2007' et pendant le Festival culturel panafricain en 2009. Ces expériences ont servi à défendre le dossier de la création de ce festival, une manière de sortir l'art de la photo de la marginalisation », nous a expliqué Mohamed Djehiche, commissaire du festival et directeur du Mama. Selon lui, le Fespa, qui se déroulera chaque année en septembre, va évoluer en festival international. «Pour l'instant, on invite un ou deux artistes étrangers pour la confrontation. Dans deux ou trois ans, on passera à la vitesse supérieure», a-t-il ajouté. L'Allemande Marion Beckhauser est la première invitée. Ses photos mettent en valeur les visages humains, des portraits, un barbu qui sourit, une fille triste, une veille joyeux ou des supporters de football regardant la ville. Le vert y est dominant. Vert, couleur nationale ? «J'ai montré des portraits car j'adore les gens de ce pays. J'étais au Maroc et en Tunisie mais l'ambiance que je trouve ici en Algérie est différente. Partout, j'entends ‘Soyez la bienvenue'», nous a-t-il dit. Pour prendre des clichés, Marion Beckhauser, 44 ans, est partie à Ghardaïa, Timimoun, Djanet, Constantine, Oran et Béjaïa. Les photos exposées au Mama sont le résultat de cinq séjours en Algérie. Nadir Djama, 57 ans, et Sidali Djenidi, 48 ans, sont partis en Chine. On voit dans leurs photos, une fille qui déambule dans la ville de Xi'an, à majorité musulmane, un enfant à Shangaï, les touristes sur la Grande Muraille… «J'ai visité plusieurs régions chinoises, Pékin, autour de Pékin, Shangaï, une véritable escapade. J'ai essayé de libérer mon regard et capter des émotions », a relevé Sidali Djenidi. Il souhaite avoir des sponsors pour poursuivre son périple chinois. Belabes Noury, 24 ans, et Halim Zenati, 54 ans, reviennent, eux, d'un séjour au Brésil, le pays du café et du football. « C'est voyage décidé rapidement. Je suis parti en février 2010. Ce voyage je voulais le faire depuis longtemps. Depuis que je suis petit, le Brésil me fait rêver», nous a confié Belabes Noury qui a également rapporté des photos de l'Ukraine et du Costa Rica. En forme oblique, Fayçal Baghriche, 38 ans, offre des images artistiques de New York et de sa richesse humaine, réalisées à partir de l'appareil incrusté dans le téléphone portable. Karim Kal, 33 ans, a séjouré à Cayenne d'où il a rapporté des images montrant toute la misère de la capitale guyanaise. Une misère exprimée à travers une architecture fragile des habitations. Hamid Seghlani, 54 ans, aime jouer sur la lumière et l'ombre. Il offre des images en noir et blanc de la banlieue parisienne et d'Alger. Omar Meziani a étalé des souvenirs d'un voyage au Mali, Burkina Faso et Sénégal. Les enfants prennent une place particulière dans ses photos. La Martinique, la Malaisie, le Liban, le Qatar et l'Iran sont artistiquement montrés dans les œuvres toute en douceur de Ashraf Khessaïssia. Des tranches de vie montrées dans leur simplicité. El Hadi Hamdikène, 57 ans, met en valeur les rivages de l'Est algérien. « Qui dit voyage, di ports, dit embarcadère, pour partir. J'ai travaillé sur les rivages lumineux de Annaba et d'El Kala. Des côtés qui se transforment. Je suis donc le témoin de cette transformation », a-t-il dit. El Hadi Hamdikène, dont la photo illustre le catalogue du Fespa, devra exposer à partir du 25 novembre 2010 à Rotterdam (Pays-Bas) des photographies sur l'œuvre de l'architecte français Fernand Pouillon. L'exposition s'intitulera «Ksar». Outre le Fespa, le Mama abrite également les œuvres issues d'une résidence d'arts plastiques organisée aux Aftis à Jijel en 2009. Résidence faisant partie d'un programme «Noir sur blanc », regroupant un collectif d'artistes des associations Chrysalide d'Alger, Perséphone de Sétif et Gertrude II de Lyon. Créé en 2003, ce collectif travaille sur la recherche et les échanges dans les différents arts (cinéma, peinture, slam, écriture). Les œuvres de huit artistes sont donc exposées. Il s'agit de Halida Boughriet, Mustapha Ghedjati, Amina Menia, Sandrine Picherit, Ammar Bouras, Fayçal Baghriche, Perrine Lacroix et Souad Douibi. « Nous avons retenu le thème de l'Attente dans tous les sens que cela pouvait prendre. Attendre quelqu'un, attendre ce qu'il ne viendra pas. On s'est dit, c'est assez large », a souligné Djallila Kadi Hanifi de l'association Chrysalide. Elle a annoncé la reprise du cinéclub de Chrysalide à partir du mois d'octobre.
