Maintenant, ce n'est plus une rumeur. Kacem Elimam vient de tirer sa révérence après avoir lutté plusieurs mois contre la maladie. Il est décédé dimanche soir à l'âge de 72 ans. Incrédules, certains ont même cru a une énième rumeur. Ils durent par la suite se rendre à l'évidence que cette fois-ci, l'ancien charismatique président du MCO est bel et bien parti, laissant son club de toujours en deuil. Sa disparition a jeté l'émoi et la stupeur sur la ville d'Oran et plus particulièrement du côté de la famille hamraouie. Abasourdis par cette mauvaise nouvelle, certains fans du clubs étaient comme tétanisés et n'arrivaient pas à trouver les mots adéquats pour s'exprimer sur la mort de l'un des présidents les plus populaires du Mouloudia d'Oran, sinon le meilleur et ce, depuis l'indépendance. Il a été enterré hier à Aïn Beïda (Oran), en présence du président de la LNF, Mohamed Mecherara, qui représentait le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, absent, et de plusieurs dirigeants et présidents de club qui l'ont accompagné à sa dernière demeure. Ancien révolutionnaire, Kacem Elimam avait rejoint le MCO à l'âge de 23 ans, dans le Comité des supporters, avant de devenir dirigeant puis président. Il faut rappeler que sous sa houlette, le Mouloudia a écrit ses plus belles pages en remportant plusieurs trophées, que ce soit au niveau national ou arabe et s'est mis en évidence dans certains challenges africains qui, hélas, ne furent pas fructueux et ce, au dernier virage. Mal aimé par certains et adulé par d'autres, l'ex-homme fort du team d'El Hamri n'y allait pas de main morte et le faisait savoir dans le blanc des yeux à ses adversaires. Il faut dire que Elimam était aussi courageux sur certaines décisions qui paraissaient insurmontables à d'autres et donc ne s'embarrassait point. C'était un véritable conducteur doublé d'un boute-en-train, affable mais parfois colérique lorsque qu'on voulait toucher à son club de toujours. Il répétait à qui voulait l'entendre qu'il ne pouvait pas vivre sans le MCO, que le sang de cette équipe coulait dans ses veines et que c'était sa seconde famille. Il était l'homme des défis et se permettait, lorsque les circonstances l'exigeaient, de coacher son équipe. Il était la cheville ouvrière du club et aussi le troisième œil de l'équipe. Plusieurs joueurs des plus huppés sont passés sous sa houlette, au MCO. A une certaine époque, le Mouloudia était le réservoir patenté de l'EN avec les Benabdellah, Mazri, Belatoui, Haddou, Meçabih, Zerrouki, Gaïd, Benzerga et d'autres tant la liste paraît longue.Pour rappel, Elimam en tant que dirigeant d'abord puis de président, a remporté un championnat d'Algerie en 1971, une Coupe d'Algérie en 1975 et une autre en 1996, une Coupe de la Ligue (1976), deux Coupes arabes des vainqueurs de coupe acquises en 1997 et 1998, sans oublier la supercoupe arabe prise en 1999. Pour couronner le tout, Elimam s'est offert le luxe de faire remonter le club après seulement une saison en division inférieure. La rédaction d'El Watan se joint à la douleur de sa famille et à celle du MCO, implorant Dieu le Tout-Puissant d'accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.» Repose en paix Elimam, le MCO ne t'oublie pas.