Les équipements collectifs et les infrastructures de base n'ont pas suivi l'essor urbanistique. Les quartiers périphériques du chef-lieu communal de Boudouaou semblent être oubliés par les autorités locales. En effet, de grandes cités, à l'instar de H'laimia, Benmerzouga et Bentorkia, qui ont, chacune, une population supérieure à celles de nombreuses autres communes de la wilaya, ne disposent pas des commodités les plus élémentaires. Routes dégradées, absence de réseau d'assainissement, manque d'éclairage public, insuffisances respectivement en matière de couverture sanitaire et de moyens de transport public de voyageurs, sont autant de désagréments auxquels se heurtent depuis plusieurs années les habitants de ces cités. Le quartier Bentorkia, dit SAS, par exemple, s'illustre par ces multiples problèmes dans lesquels il s'empêtre. Ses habitants se plaignent notamment du non aménagement des routes et autres espaces communs. La circulation automobile est très difficile à l'intérieur de la cité à cause de la dégradation des accès. «Les rues de notre cité n'ont jamais été goudronnées. Pourtant nous sommes au chef-lieu communal», se lamente un habitant. «En hiver, il est très difficile d'accéder à certains îlots, particulièrement ceux situés loin des routes principales», ajoute notre interlocuteur. «Bien qu'il soit l'un des plus grands quartiers de Boudouaou aux côtés de Ben Adjal, H'laimia et Benmerzouga, Bentorkia est complètement oublié. Il y a deux ans, lors de l'organisation d'une partie des jeux panafricains à Boudouaou, le centre-ville, le Plateau et une partie de Benadjal ont subi d'importantes opérations de réhabilitation. Nous avions alors espéré tirer profit de ce programme, mais rien n'a été fait pour notre cité, pourtant située à quelques encablures seulement de la résidence universitaire, érigée pour la circonstance en cité olympique», se rappellent des jeunes de ce quartier qui renferme plus de six mille habitants. Avec ce vieux quartier, communément appelé SAS et auquel se sont adjoints de nouveaux îlots, de construction plus ou moins récente, la ville de Boudouaou a vu sa surface urbaine s'étendre jusqu'à la voie ferrée. Néanmoins, cet élargissement urbain n'a pas été suivi par la dotation en équipements et infrastructures publics nécessaires, comme par exemple une ligne de transport vers le centre-ville. Des familles se plaignent également de l'état de leurs habitations, dont certaines sont construites il y a plus d'un demi-siècle, autrement dit durant l'occupation coloniale. Conçues pour être des habitations provisoires, celles-ci connaissent actuellement une sérieuse vétusté. Leurs occupants réclament depuis des décennies un relogement décent, tout en se plaignant des désagréments que provoquent des travaux incessants effectués individuellement par leurs voisins pour reconstruire ou consolider leurs logements. «Ceci transforme notre cité en un éternel chantier, alors qu'il revient à l'Etat de programmer ce genre de travaux pour éviter l'instauration de fait d'une certaine anarchie au niveau des quartiers», déplore un autre habitant. A H'laimia, un quartier qui compte plus de 20 mille habitants, soit quasiment le triple de l'ex SAS, les populations de Ammal, Benchoud, Ouled Aissa, Souk El Had…, éprouvent de leur côté d'énormes difficultés dans leur quotidien en raison du sempiternel problème de revêtement des routes. «Même la route principale, à savoir la RN-29A, qui traverse notre quartier, est totalement dégradée, d'où l'impression, dans l'esprit des citoyens, que les autorités ne s'intéressent guère à eux», regrette un autre habitant de la cité H'laimia.